Le Mali a fêté le 53e de son armée s’est fait ressentir. Et pour cause, elle n’en avait vraiment besoin tant elle s’était

éloignée de sa mission de défense du territoire et de protection des citoyens.

En si peu de temps, exactement un an, les acquis de plus de 50 ans d’efforts se sont vus vains. En

effet, entre les 1er

restait de l’armée républicaine, que d’interrogations. Comment cela pouvait-il arriver ? où sont

les soldats fièrement glorifiés par les griots maliens ?

De l’impuissance ajoutée à l’incompréhension, les maliens sont restés stupéfaits. Ils ne savaient

plus où donner de la tête. Les rebelles ont lié une alliance criminelle avec des narcoterroristes

aux ambitions non encore totalement avouées mais déjà diaboliques. L’armée est évincée dans

une partie du territoire au nord et se replie plus au sud. L’espoir de reconquête était pourtant là

jusqu’à ce 22 mars 2012 qui rendra l’armée moribonde.

La communauté internationale s’intéressant plus au désastre viendra à son chevet pour ne pas

qu’elle rende son dernier souffle. C’est ainsi que l’opération serval est urgemment dépêchée et

sera épaulée par la suite par la MINUSMA. L’armée malienne commence alors de renaitre de ses

cendres.

Plus de 50 ans après sa naissance, cette déchéance n’était surement pas ce qu’aurait imaginé

Modibo Keita lorsqu’il façonnait son armée républicaine. Encore moins que ce soit la France

l’actrice principale de sa renaissance à qui, il ordonnait à l’époque « l’évacuation rapide » de

ses « troupes du Mali ».

Quoi qu’on puisse dire, « le résultat est là » comme l’a affirmé François Hollande. L’opération

Serval a permis la tenue des élections présidentielles et législatives, permettant au nouveau

président IBK d’enclencher les reformes nécessaires pour rendre ses lettres de noblesse à

l’armée.

Dans son adresse à la nation pour le 20 janvier, il a affirmé que « la pays saura pourquoi son

outil de défense et ses services de sécurité se sont effondrés au moment où il en avait le plus

besoin ». S’inspirer des erreurs du passé pour mieux construire l’avenir. Pour autant il n’entend

pas assumer ces erreurs « pour le reste », il accepte « l’héritage, tout l’héritage ».

Le président sait que la renaissance passe par la réhabilitation de l’outil de défense c’est pour

ça qu’il dira que « la reforme structurelle » de l’armée « est en œuvre ». Mais cette reforme doit

répondre aux aspirations du peuple et être en adéquation avec les besoins du moment. Le Mali

a aujourd’hui besoin « des forces républicaines respectueuses de l’Etat de droit, dédiées à la

sécurité et à la protection du citoyen malien et de ses biens », qui doivent constituer « le rempart

de la démocratie au lieu d’être son ventre mou » a-t-il ajouté.

De 1961 à 2014, la logique aurait voulu une évolution et non un recul. Une date qui célèbre le

départ du denier soldat français et une autre qui célèbre son retour. Le paradoxe est grand.

Personne ne peut comprendre mieux cet état de fait que le malien, celui là même qui a vu son

pays tombé en vrac pour après être sauvé in extremis avant que le coup de grâce lui soit infligé.

anniversaire de son armée nationale. La solidarité de tout le peuple à l’égard

succès de la rébellion début 2012 au nord du pays et l’effondrement de ce qui

La reconstruction de l’armée est un devoir pour toutes les générations de maliens qui

ont vécu cette étape douloureuse de l’histoire de leur pays. IBK n’a pas manqué de le

rappeler : « notre défi de génération est de ramener l’outil à une taille malienne qui réponde à

nos besoins pressants de reconquête totale et de contrôle souverain du territoire national ». Il

doit en être désormais ainsi.