Les rideaux sont tombés, samedi 16 novembre dernier, sur le premier congrès du Barreau Pénal International en Afrique. Pour cette grande première, le moins que l’on puisse dire c’est que le Mali, qui a abrité ces assises, placées sous le thème » L’Afrique, nouveaux défis pour la Justice Pénale internationale et le Barreau pénal international « , a été à l’honneur. En effet, outre la présence d’importantes personnalités du monde de la justice pénale, à l’image de la Procureure générale de la CPI, Fatou Bensouda, le Président du Barreau pénal international, Pr. Dragos, cette rencontre, ouverte par le Président IBK, le jeudi 14 novembre dernier, a aussi vu la participation de ministres en charge de la justice des pays de la sous-région.
Ainsi, ils étaient plus de 900 congressistes à prendre part à ces assises qui se se sont déroulées pour la première fois en Afrique. Le Mali a non seulement été à l’honneur après sa désignation pour abriter l’événement, mais aussi et surtout par les actes forts posés pour raffermir la justice pénale internationale. En effet, d’après les annonces faites par le président du Barreau Pénal International, Pr. Dragos Chilea, le Mali va aussi abriter le bureau de la structure en Afrique. Selon le Pr. Dragos Chilea, en plus des membres du bâtonnier et du barreau, ce bureau sera aussi constitué de légitimités traditionnelles. Désormais, à la faveur de ce bureau du BPI, c’est à partir du Mali que tous les dossiers africains, devant être transmis à la Cour Pénale Internationale, seront montés. Par ailleurs, au cours de cette rencontre, le Président IBK a été consacré président d’honneur du Barreau Pénal International en Afrique. A en croire les participants, tous ces actes forts en direction du Mali sont amplement mérités au regard de ce que le pays a apporté à la justice pénale internationale. A noter que, pour une grande première, c’est un Malien, en l’occurrence, Me Abouba Ali Maïga qui a été élu vice-président du BPI, en mars dernier à Bruxelles.
De plus, le Mali a été l’un des tout-premiers Etats à signer et à ratifier le statut de Rome, créant la CPI en 1998. Sans compter le fait que notre compatriote, Mme Diarra Fatoumata Dembélé, a été élue depuis 2009, première vice-présidente. A cela s’ajoute aussi le fait que la Coalition Malienne pour la Cour Pénale Internationale (CM CPI) est présidée par la Malienne Mme Doumbia Mama Koité. Ce n’est pas tout. Même au niveau africain, la présence du Mali au sein des instruments juridiques sur le continent est très appréciée, comme l’a rappelé Mme Reine AlapiniGansou, représentante spéciale du président de la CPI, saluant la bravoure des Maliennes dans la Justice pénale internationale. L’occasion pour elle de faire un clin d’œil à la Malienne Mme Soyata Maiga, qui a dirigé pendant plusieurs années la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP). Au chapitre des actes forts posés au cours de ces assises figure également la Déclaration dite de » Bamako « . Laquelle s’ajoute aux autres textes régissant le fonctionnement du Barreau Pénal International.
Le point saillant de ce texte c’est surtout la réaffirmation de l’importance de l’état de droit et la lutte contre l’impunité, les crimes graves ainsi que les crimes transnationaux organisés. De même qu’il a aussi été indiqué que les crimes internationaux touchent l’humanité et la conscience universelle. D’où l’importance d’un engagement plus fort dans la lutte contre l’impunité dont jouissent certains auteurs de crime. Bien que faisant l’objet de nombreuses critiques, le soutien des participants à la Cour Pénale Internationale (CPI) a été réitéré. C’est dans ce cadre qu’il a été appelé au renforcement des capacités d’acteurs judiciaires nationaux et des initiatives pertinentes visant à mettre fin à l’impunité des auteurs des crimes internationaux. Pour ce faire, le BPI plaide pour la coopération entre les acteurs de la justice internationale et une meilleure complémentarité entre la justice locale et la CPI. Se félicitant de la bonne tenue de cet événement historique, le Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Mali, Me Alassane Sangaré a souligné que ces assises de Bamako sont le couronnement des efforts de ceux qui croient à la justice pénale internationale et une reconnaissance du travail abattu par le BPI. Pour lui, il s’agit d’un intérêt manifesté par le monde de la justice et du droit. S’agissant de la présence massive à ce congrès, il estime que cela démontre un attachement à la lutte contre l’impunité. Précisant que les conflits sont généralement le terreau fertile pour la commission de graves violations des droits de l’homme, Me Sangaré a indiqué la nécessité de mettre fin à l’impunité dont jouissent certains auteurs de ces crimes. Signalons que le prochain congrès du Barreau Pénal International est prévu en février 2020, à Banjul (Gambie), avec comme thème » Le rôle du Barreau Pénal International dans la sauvegarde des Droits de l’Homme face à la justice internationale « . Une session y sera aussi consacrée à la préservation des droits de la femme et des enfants
Massiré DIOP
Source: l’Indépendant