Plus de trois années après la Conférence de Bamako en décembre 2019, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) ont tenu, le 18 juillet 2023, par visioconférence, la 19e session ordinaire de l’organisation commune. C’était sous la présidence du président de la transition du Mali, le Col. Assimi Gita, non moins, président en exercice de l’organisation qui passera le flambeau à son successeur, Mohamed OULD CHEIKH EL GHAZOUANI, Président de la République Islamique de Mauritanie. Une occasion pour le président sortant de faire le bilan de sa mandature impactée par la pandémie de covid19. Le projet navigation, pilier manquant des grandes réalisations de l’organisation a été au cœur de cette session.
Comme son nom l’indique l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), est une organisation d’intégration de quatre pays (le Mali, la Guinée, la Mauritanie et le Sénégal) unis par le fleuve Sénégal. Objectif : sauvegarder ce trésor commun, le protéger et exploiter au mieux ses potentialités au bénéfice de l’ensemble des pays riverains.
C’est dans ce cadre que plusieurs projets d’intégration et de développement ont été initiés depuis la création de l’OMVS Parmi lesquels figurent en bonne place le transport fluvial, l’énergie et la sécurité alimentaire etc.
Si certaines de ces initiatives ont été réussies à travers, notamment, la construction de nombreux barrages hydro électriques, d’autres en revanche rencontrent encore des difficultés.
« Car cinquante ans, hormis la mise en service de quatre (4) barrages, nous n’arrivons pas à faire de la navigation une réalité et notre potentiel agricole disponible reste pour moitié inexploité » a signalé le président sortant, le col. Assimi Goïta, lors de son allocution à la session du mardi 18 juillet tout en d’invitant ses paires à plus d’actions. « Au regard de l’urgence de concrétisation des grands projets suscités, en raison des besoins pressants de nos populations en services de transport fluvial, d’énergie et de sécurité alimentaire, je demande au Haut-Commissariat d’accélérer l’étude d’élaboration, en cours, d’une stratégie de mobilisation de financements et sa mise en œuvre diligente » a-t-il soutenu.
En outre, le président Assimi a mis l’accent sur l’opérationnalisation et la mise en œuvre du projet transport fluvial entre les pays de l’OMVS. « Le projet navigation, pilier manquant dans la réalisation de notre programme d’infrastructure régional, qui avait fait l’objet de signature d’un contrat commercial en octobre 2019, est buté à quelques contraintes financières » a-t-il signalé.
Il s’est par ailleurs réjoui que la Société de Gestion et d’Exploitation de la Navigation (SOGENAV) a su proposer un schéma alternatif de phasage des activités d’exécution du projet concernant la navigation sur le fleuve Sénégal.
Mais pour le réussir, le col. Assimi Goïta invite ses homologues à rassurer les partenaires en prenant le devant dans le financement de la première phase de la stratégie de navigation visant à rendre navigable le fleuve Sénégal entre Saint-Louis et Ambidédi à partir de juin 2024.
« A cet effet, il importe de diligenter le financement de cette stratégie, assortie d’un coût de 35 milliards de F.CFA (53 357 156 euros), en guise de preuve d’engagement aux yeux des partenaires qui ne tarderont pas, j’en suis certain, à joindre leurs efforts aux nôtres » a soutenu le col. Assimi Goïta.
Il faut noter que la crise sanitaire sans précèdent de Covid19 a été en grande partie la cause des difficultés de mise en œuvre des nombreuses initiatives d’intégration des pays de l’OMVS courant la mandature du président de la transition du Mali. « Vous comprendrez, dès lors, l’ampleur des contraintes qui ont impacté le niveau d’exécution de nos activités planifiées entre 2020 et 2022 » a signalé le président Assimi Goïta.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS