Quelques semaines après le sommet Afrique Russie qui a vu la participation du col. Assimi Goïta, président de la transition du Mali, le col. Sadio Camara a également pris part à la 11e conférence de Moscou sur la sécurité internationale le 15 août dernier. Une occasion pour le ministre de la défense et des anciens combattants, de mettre à nues les causes et les circonstances du mauvais sort de l’Afrique tout en invitant les dirigeants africains à se joindre à la dynamique actuelle Mali pour sortir le continent des joues de de l’impérialisme occidental pour l’intérêt de ses peuples. Après le Mali, c’est désormais une conquête ouverte pour le continent Africain en général.
« Ce que le Mali a fait à sa modeste échelle les pays Africains peuvent le faire en grand. Ensemble, nul ne pourra y résister, ni de l’intérieur, ni de l’extérieur. Les peuples l’ont compris, il reste aux dirigeants de suivre leur exemple » ce sont les mots du ministre de la défense et des anciens combattant du Mali, le Col. Sadio Camara lors de la 11e conférence de Moscou sur la sécurité internationale, le 15 août 2023. Une des autorités d’un pays (le Mali) dont la gouvernance charme actuellement nombreux des militants de la souveraineté de l’Afrique. L’intérêt pour sa nouvelle politique, le Mali l’a bien compris, c’est pourquoi dans son discours, le ministre de la défense et des anciens combattants n’a pas hésité de réitérer la menace de son pays à quitter l’organisation communautaire sous régionale (CEDEAO) en cas d’agression contre le Niger « sous les ordres à peine voilés de la France ». Il estime que cette menace d’agression du Niger est la manifestation la plus éloquente de la manipulation des dirigeants africains par l’ancienne puissance colonisatrice afin de garder ses intérêts sur le continent au détriment de ceux des africains eux-mêmes. Au-delà de la possible dislocation de la CEDEAO, le plus haut commandement de l’armée malienne dévoile même les belles perspectives de la nouvelle alliance qu’ils mettront ensuite sur place. « L’incurie des organisations régionales, incapables de trouver des solutions, mais prompte à condamner, menacer, sanctionner, voire attaquer militairement les peuples libres engendre la création de nouvelles formes d’alliances basées sur la perception d’une communauté de destin et prête à se structurer et concurrencer l’architecture existante » a-t-il indiqué haut et fort.
En effet, le col. Sadio Camara se réjoui que la majorité du peuple africain ait enfin compris que cette situation de l’Afrique n’est pas une fatalité. Bien qu’il existe encore des dirigeants « qui dansent à chaque fois que l’accident tire sur la ficelle » comme le soutient le président Ibrahim Traoré du Burina Faso, « le combat du Mali pour sa dignité et sa liberté est pris en exemple par tous les peuples du Sahel, d’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique entière » selon le Sadio Camara.
Pour lui, il « est regrettable de constater qu’encore aujourd’hui, alors que l’Afrique reste totalement inaudible sur les grands problèmes mondiaux, les puissances étrangères continuent de dicter les modes de gestion des problèmes africains ». Une occasion pour lui d’inviter la jeunesse à son rôle de veille citoyenne et de responsabilité. « Je lance donc un appel à la jeunesse de l’Africaine fière et combative prête à résister à la domination injuste. C’est elle de se lever pour défendre ses intérêts et son honneur personne d’autre ne le fera. » L’officier malien est convaincu que le chemin reste long et tortueux, mais « nous sommes résolument optimistes » pour lui, « l’ambition de redressement et de refondation de l’Afrique dépasse toute autre considération ».
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS