Les trois premiers mois du Premier ministre, Dr Boubou Cissé, suscitent une lueur d’espoir chez les acteurs politiques. Conscients des défis de l’heure, des actions politiques de l’opposition et de la majorité invitent le PM à redoubler davantage d’efforts pour la relance économique et la stabilisation du pays.
Désigné chef du gouvernement en avril dernier, après des tensions sociales et de joutes politiques dans le pays, qui ont fini par avoir raison de Soumeylou BoubèyeMaïga, Dr Boubou Cissé est à la tâche, si l’on se réfère aux actions menées en 100 jours. « Le Premier ministre a été nommé dans un contexte particulièrement difficile. Notre pays traverse une période difficile de son histoire politique, une période marquée au plan sécuritaire par une résurgence du terrorisme avec des attaques barbares et meurtrières ciblant les populations civiles, les forces armées et de sécurité nationales ainsi que les forces internationales participant à la mission de stabilisation du Mali. Ce qui a abouti à la signature d’un accord politique de gouvernance », retient Emile Salam Sow, président du Parti socialiste pour le renouveau.
Conscient des défis, avance-t-il, nous, acteurs politiques, avons décidé de nous engager pour apporter notre pierre à l’édifice national. « Parce que nous étions face à deux options : périr ou se ressaisir. Entre les deux, nous avons choisi de nous ressaisir. Ce qui nous a interpellés à nous engager dans une démarche cohérente à travers la signature de l’accord politique de gouvernance », explique-t-il. Pour lui, 100 jours sont peu, mais une lueur d’espoir se dégage déjà si l’on se réfère à ses différentes missions et approches ».
Selon le 2e secrétaire à la communication du principal parti de l’opposition, l’URD, Moussa Sey Diallo, le jeune Premier ministre Dr Boubou Cissé, malgré les difficultés, a su calmer le jeu par une grande humilité dans ses agissements. « La méthode du Premier ministre Boubou Cissé ne se voit pas directement. Mais il a une douceur, ou un grand sang-froid dans sa conduite des actions publiques. Ce qui peut nous pousser à observer de près ses rapports directs avec le président de la République, qui l’a nommé parce qu’il avait plus besoin d’un missionnaire que d’un homme politique, d’un véritable chef puncheur. C’est un cadre valable, docile et reconnaissant envers son chef», analyse-t-il, faisant le bilant des 100 jours de ce dernier à la Primature.
Sur le plan économique, les acteurs politiques retiennent des difficultés. « L’économie malienne n’a jamais été autant secouée, d’ailleurs l’ambassadeur d’Allemagne, sans égard à son statut de diplomate, a dénoncé sans porter des gants une corruption institutionnalisée au Mali. Une étude canadienne a enfoncé le clou en indiquant que 700 milliards de nos francs ont été dépensés de manière irrégulière par nos autorités entre 2005-2017 », précise Moussa Sey Diallo. « Le chef de l’exécutif, qui cumule aussi la fonction de ministre des finances, a du pain sur la planche pour convaincre nos partenaires dans ces conditions.
« La fronde sociale après une grande ébullition s’est apaisée. Les syndicats et autres faîtières se sont mis dans une phase d’observation, ils attendent que l’Etat tienne les promesses faites. Beaucoup pensent qu’il faut donner du temps pour que nos autorités puissent s’organiser et tenir leurs engagements. Une chance unique pour ces dernières, mais pas facile », reconnaissent nos deux interlocuteurs.
Quant aux acteurs politiques, ils attendent le dialogue national inclusif. « Un triumvirat a été désigné par le président de la République pour mener la barque. Pourtant, le format qui sera adopté pour que les Maliens se parlent est toujours attendu. Pour terminer, nous pensons que l’actuel Premier ministre qui a été jugé -à sa nomination- novice, commence à être bien apprécié grâce à sa patience. Mais après cent jours de gouvernance, il doit se hâter pour combler les attentes et faire dissiper les doutes. …Lire la suite sur Aumali
Bréhima Sogoba
Source: L’indicateur du Renouveau