Le samedi 14 décembre, le tout nouveau Président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, a bouclé ses 100 jours au pouvoir. C’est une période importante dans le quinquennat d’un chef d’Etat, surtout celui du Mali, élu dans des circonstances exceptionnelles, caractérisées par la primauté de l’armée sur le politique, la corruption, la faible autorité de l’Etat, la mauvaise distribution de la justice, une économie délabrée et la situation de Kidal.
A peine installé sur les collines de Koulouba, il a donné le ton à travers des discours pour dire que « nul n’est au dessus de la loi…corruption tolérance zéro… Kati ne fera plus peur à Koulouba… Il n’y aura ni autonomie ni indépendance pour Kidal… ». Depuis, les faits corroborent les propos d’IBK avec sa ferme volonté de lutter contre la corruption, en transmettant une centaine de dossiers au pôle économique, en donnant carte blanche au ministre de la justice pour réhabiliter la justice. La suite est connue avec l’arrestation de magistrats et des auxiliaires de justice. Un projet de loi sur l’enrichissement illicite est voie d’adoption. Une véritable refondation de la justice se dessine avec le ministre Bathily
Les putschistes de Kati ont été désarmés avant d’être écroués, au nom de la justice sociale. La position du Mali sur Kidal est on ne peut plus clair : « Pas de négociations avec des groupes armés ». IBK a tenu à le dire à la fois au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon et au Président français, François Hollande. Une manière de réaffirmer l’honneur et la dignité des Maliens.
Entre temps, le ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga, s’attèle à bâtir une armée républicaine, dotée des moyens appropriés pour faire face à sa mission de défense du territoire national. La réconciliation nationale est en marche avec le forum de Gao qui a pris en compte les aspirations des populations.
Sur le plan économique, sur les 2300 milliards promis par Bruxelles pour le plan de relance économique durable du Mali pour la période 2013 – 2014, 95 milliards d’appui budgétaire ont été mobilisés et 104 milliards sont en cours de décaissement. Ce qui devrait amener le taux de croissance à 5,1% contre une croissance nulle en 2012. L’année prochaine, cette croissance devrait atteindre les 6,6% avec les nombreuses réformes attendues dans le secteur. En clair, le Mali sort progressivement de la crise avec les projets d’investissements qui contribuent à améliorer les conditions de vie des populations. La croissance économique est véritablement de retour.
Sur le plan politique, la bonne tenue des élections législatives est à saluer. Elle constitue une transparence dans les élections, un des piliers de la démocratie.
Sur le plan international, les actions posées par IBK durant ses 100 jours ont rassuré tous les partenaires politiques, techniques et financiers. Le Mali est redevenu fréquentable, en témoigne la récente tournée européenne du Président IBK, qui consacre le retour du Mali dans le concert des nations qui comptent.
Mais le plus difficile est à venir avec les mouvements rebelles de l’Adrar des Ifhogas, la demande sociale de plus en plus accrue. Que Dieu puisse inspirer davantage le nouveau pouvoir pour l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens.
Chahana Takiou