Au Zimbabwe, l’ancien président Robert Mugabe se fait de plus en plus entendre en public. La semaine dernière, il était sorti de son silence pour dénoncer un « coup d’Etat » qui était une « honte à effacer ». C’était la première fois qu’il prenait la parole après son éviction en novembre. Il vient d’accorder une interview à l’hebdomadaire The Zimbabwe Independant. L’ancien chef de l’Etat s’en prend à l’Afrique du Sud, qui l’aurait abandonné pendant la crise.
Robert Mugabe s’en prend à son voisin l’Afrique du Sud, à l’époque encore dirigée par Jacob Zuma. Selon Mugabe, les autres pays membres de la SADC n’avaient pas les forces pour intervenir, mais c’était là le devoir de l’Afrique du Sud, le leader régional.
L’ancien président persiste et signe : ceux qui ont créé cette situation ont la responsabilité de l’inverser, s’ils ne le font pas, c’est qu’ils veulent que cette situation perdure.
Cette interview est publiée une semaine après la première visite au Zimbabwe du président sud-africain Cyril Ramaphosa. Ce dernier s’est entretenu avec son homologue Emmerson Mnangagwa, mais n’a pas fait de détour pas le Palais du Blue Roof, où vit Robert Mugabe.
Interrogé sur l’actuel gouvernement, Mugabe ne mâche pas ses mots : c’est une mascarade, il est illégal et Mnangagwa est un traître, pire que Brutus, selon lui.
« Le climat n’est pas favorable aux élections », affirme l’ancien chef de l’état. Et lorsqu’il lui est demandé s’il compte s’investir dans le nouveau parti politique fondé par ses anciens lieutenants, Robert Mugabe se fait évasif : « Je vais devoir y penser à deux fois, car d’autres partis pourraient voir le jour ». Peut-être une menace déguisée pour un éventuel retour en politique.
RFI