Au Zimbabwe, le président Robert Mugabe a choisi son successeur. Il s’agit du ministre de la Justice Emmerson Mnangagwa. Il a été nommé ce mercredi vice-président du parti au pouvoir, et donc vice-président du pays. Un poste d’autant plus important que Robert Mugabe a 90 ans. Et en cas de décès du chef de l’État, c’est son bras droit qui prend les rênes du pouvoir.
C’est donc l’aile dure du régime qui arrive au gouvernement. Emmerson Mnangagwa, surnommé « le crocodile », a été à tour de rôle ministre de la Sécurité nationale, de la Défense et de la Justice. C’est un personnage craint par de nombreux Zimbabwéens. Il est notamment responsable de la répression de dissidents dans deux provinces juste après l’indépendance. Une répression qui aurait fait environ 20 000 morts.
Il serait l’un des hommes les plus riches du régime, avec notamment des intérêts dans des mines d’or. Selon un câble diplomatique américain datant de 2008, il aurait accumulé « un patrimoine extraordinaire » en partie amassé lorsqu’il a aidé le président congolais Laurent Kabila à combattre les rebelles en RDC.
Ces derniers mois, Mnangagwa a fait équipe avec la première dame, Grace Mugabe, pour évincer Joice Mujuru, la vice-présidente depuis dix ans. C’est donc chose faite : celle-ci a été limogée en début de semaine. Et Mnangagwa devient l’héritier de Robert Mugabe.