L’ancien chef de l’armée qui a dirigé le coup de force ayant mis fin en novembre à 37 ans de règne du président Robert Mugabe a officiellement accédé jeudi à l’une des deux vice-présidences du Zimbabwe.
Le général à la retraite Constantino Chiwenga, 61 ans, a prêté serment lors d’une cérémonie à la présidence à Harare, jurant d'”observer, faire respecter et défendre la Constitution”, a constaté un journaliste de l’AFP.
“Je remplirai mes devoirs avec toute mon énergie et dans toute la mesure de mes compétences et aptitudes”, a ajouté l’ancien militaire vêtu d’un costume noir.
M. Chiwenga a démissionné de l’armée la semaine dernière, un peu plus d’un mois après que les militaires eurent temporairement pris le contrôle du pays dans un coup de force qui a obligé le président Mugabe à démissionner.
Le vieux dirigeant âgé de 93 ans a été remplacé à la tête de l’Etat par Emmerson Mnangagwa, un vétéran de la politique qu’il avait limogé quelques semaines auparavant de la vice-présidence de l’Etat.
Un second vice-président a également prêté serment jeudi, l’ancien ministre de la Sécurité intérieure sous M. Mugabe, Kembo Mohadi.
MM. Mohadi et Chiwenga avaient été nommés la semaine dernière vice-présidents du parti au pouvoir, la Zanu-PF, et l’on s’attendait à ce qu’ils accèdent également à la vice-présidence de l’Etat.
Traditionnels soutiens du régime depuis l’indépendance du pays en 1980, les militaires étaient intervenus dans la nuit du 14 au 15 novembre dans les rues de Harare pour dénoncer le limogeage du vice-président Mnangagwa.
Placé en résidence surveillée, M. Mugabe avait été lâché par son parti et avait démissionné une semaine plus tard.
Le coup de force des militaires visait à empêcher son épouse, Grace Mugabe, de lui succéder. C’est elle qui avait obtenu le départ du vice-président Mnangagwa, considéré jusque-là comme le dauphin du “camarade Bob”. M. Mnangagwa a été investi président par intérim jusqu’aux élections prévues à la mi-2018.
Il a déjà nommé plusieurs généraux au gouvernement et à l’état-major de la Zanu-PF. L’ancien chef des Forces aériennes Perrance Shiri est devenu ministre de l’Agriculture et un autre général, Sibusiso Moyo ministre des Affaires étrangères.
Candidat de la Zanu-PF à la présidentielle, M. Mnangagwa a promis des élections “libres et justes”. Mais ses critiques en doutent, rappelant qu’il avait été l’un des exécuteurs de la répression ordonnée pendant l’ère Mugabe.
Source: africatime