Le Zimbabwe se trouve plongé dans une grave crise après le scrutin présidentiel et législatif du 30 juillet dernier. Les résultats de ces scrutins (présidentiel et législatifs) faisant état de la perte de l’opposition ont engendré des manifestations de colère dans le pays depuis le mercredi dernier.
Après l’apparition des résultats partiels de la présidentielle du 30 juillet 2018 le mercredi dernier et des définitifs le vendredi 3 août, la paix au Zimbabwe se trouve compromise. Les résultats font état de la victoire du président sortant Emmerson Mnangagwa à 50,8% des voix contre 44,3 % pour l’opposition. Cela reste contesté par celle-ci. Selon le leader de l’opposition, Nelson Chamisa, candidat du MDC, il n’y a pas moyen qu’il perde ces élections si elles n’avaient pas été truquées. « Nous avons gagné cette élection. Nous sommes prêts à former un gouvernement », a-t-il laissé entendre, avant de préciser : « Nous allons utiliser tous les moyens »pacifiques pour contester ces résultats. Les militants de l’opposition n’ont pas manqué de descendre dans les rues depuis le mercredi pour contester le résultat. Pour riposter, la police aurait tiré sur les manifestants à balles réelles faisant cinq morts. Comme pour dire qu’ils ne sont pas prêts à baisser les bras, les rues ont encore été inondées le vendredi dernier. Les forces de l’ordre n’ont pas hésité de nouveau à matraquer les citoyens et à faire usage de gaz lacrymogène.
Rappelons que les Zimbabwéens avaient l’intention, avec cette élection, de tourner complètement la page de l’ère Robert Mugabe. Emmerson Mnangagwa était le vice-président de Robert Mugabe. Il se trouve alors entouré par une image assez sulfureuse, tenu pour responsable de nombreuses exactions lorsqu’il était dans les services de renseignements. Son parti, le ZANU-PF, vient alors de renfler tous les sièges en remportant le scrutin présidentiel et législatif de 2018. Une victoire qui plonge le pays dans une autre crise. Notons que le Zimbabwe souffrait déjà de plusieurs décennies de crises politiques et économiques.
Le rajeunissement de la classe dirigeante que tentaient d’instituer les Zimbabwéens est en phase de tomber à l’eau. Le vieux « crocodile » semble être un affamé du pouvoir qui n’est pas prêt à le lâcher pour n’importe quoi au monde. Il est temps que la jeunesse des pays démocratiques africains conscientise les vieilles machines étatiques sur les principes de l’alternance démocratique.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays