Le ministre malien des Affaires étrangères devient de plus en plus exigent avec les groupes armés à qui il demande désormais de se diriger vers Bamako pour d’éventuels pourparlers de paix. Dans le même temps, son homologue algérien, Ramtane Lamamra, affirme que des négociations à Alger ne remettent pas en cause la médiation burkinabé.
Les autorités de Bamako face à la tergiversation des groupes armés et réconfortées par les récentes victoires sur ces derniers souhaitent que Bamako soit au centre des prochaines négociations. C’est pour cette raison que le chef de la diplomatie malienne, Zahabi Oul Sidy Mohamed, a déclaré que la porte reste ouverte au dialogue, mais que désormais les groupes armés doivent faire l’effort de se diriger sur Bamako. Parlant de la médiation, il ne s’agit pas d’une compétition entre pays, mais d’un appoint pour la résolution de la crise. S’agissant de la médiation algérienne Zahabi a été on ne peut plus clair : «il n’y a ni négociations secrètes, ni agenda caché, c’est une initiative de nos frères algériens qui a reçu l’assentiment du gouvernement malien en vue d’aboutir à des négociations inclusives.
La démarche vise à pacifier le Mali et à parachever le processus de Ouagadougou». Au cours de l’interview qu’il a accordée à Rfi la veille, le ministre algérien des affaires étrangères n’est pas allé avec le dos de la gamelle pour affirmer que la contribution de l’Algérie à la résolution de la crise malienne ne remet pas en cause la médiation burkinabé conduite par Djibril Ypené Bassolé le ministre des affaires étrangères du Faso mandaté par la Cedeao pour amener les groupes armés à fumer enfin avec Bamako le calumet de la paix. Faut-il le rappeler, depuis l’échec des accords d’Alger sous le régime d’Att, les citoyens maliens sont de plus en plus réticents dès qu’on parle d’Alger pour prendre langue avec les groupes armés. Mais pour couper cours aux supputations, M. Lamamra a exhorté les journalistes à ne pas tirer des «conclusions hâtives» arguant qu’il s’agit juste de «consultations exploratoires visant à relancer le dialogue inter maliens ».
Du côté de Ouagadougou également, la médiation burkinabé n’est pas en odeur de sainteté. La raison : la plupart des leaders du Mnla y ont pris leurs quartiers, ce qui irrite de plus en plus les Maliens. Mieux, Bilal Ag Cherif, un leader du Mnla, qui a été blessé par les terroristes a été évacué par un hélicoptère de l’armée burkinabé. C’était lors des affrontements sanglants de Gao entre le Mujao et le Mnla. Toute chose qui a laissé Bamako perplexe.
Badou S.KOBA
Source: Le Prétoire