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Whatsapp, Groupes Communautaires et viralite de la désinformation : Combler le vide en restant légal

« WhatsApp, groupes communautaires et viralité de la désinformation » est le thème au cœur d’un échange média et société civile entre Ouestaf et Divan Citoyen avec comme experts, Mountaga Cissé, spécialiste des médias numériques et Abdoul Aziz Cissé, chargé de plaidoyer Africtivistes.

« La popularité de WhatsApp peut s’expliquer par l’achat de l’application par Meta en 2014. Grâce à sa simplicité d’utilisation, il s’est positionné dans les pays du Tiers-monde (Afrique et Inde). Avant WhatsApp, il y a eu Skype dont l’usage nécessitait un ordinateur, un casque micro. Ensuite Viber de 2008 jusqu’en 2012, devenu payant après deux ans d’utilisation. L’autre chose qui a accéléré l’usage de WhatsApp est sa simplicité et le fait qu’il n’utilise pas beaucoup de données, contrairement aux précédents. Donc, plus l’outil utilise moins de données, mieux c’est. Enfin, pour utiliser les autres, il fallait savoir lire ou manipuler un téléphone, ce qui n’est pas le cas pour WhatsApp. Aujourd’hui, nous sommes tous membres de groupes WhatsApp que ce soit au niveau familial, amical ou professionnel car il suffit d’avoir un téléphone et la connexion Internet », a expliqué Mountaga Cissé, spécialiste médias numériques au Sénégal. Pour lui, au Sénégal, le taux de pénétration du téléphone et d’internet dépasse les 60 %.

De son côté, Abdoul Aziz Cissé, chargé de plaidoyer Africtivistes, pense que beaucoup d’informations sont transmises dans nos communautés, sur nos groupes WhatsApp en tant qu’individu au-delà du cadre professionnel. « Même si nous veillons à sourcer les informations que l’on partage, nous n’avons pas de contrôle sur l’usage que ces communautés en font », dit-il.

« Il y a le cas de certaines informations qui ont été partagées sur énormément de groupes et statuts WhatsApp qui, après vérifications, étaient fausses. Sur les groupes, généralement même si l’on revient sur la véritable information en situant le contexte, les gens ont du mal à croire ces informations car les fausses nouvelles vont vites. La facilité d’utilisation de cette plateforme permet la viralité de la désinformation », dit Mountaga.

« Le débat doit être poursuivi afin de trouver des moyens pour lutter contre ce fléau mondial qu’est la désinformation », dit-il.

Infractions et sanctions liées à WhatsApp

« Si une infraction est commise dans la gestion de groupe WhatsApp, l’émetteur et l’administrateur sont tenus responsables au même titre. Le travail de modération doit être en conformité avec les textes juridiques. Le tout se joue au niveau des paramétrages. Si une enquête est ouverte, l’administrateur ayant la possibilité de retirer ou bloquer ou encore de restreindre les échanges et de gérer le groupe, il sera poursuivi ou interpellé », constate Emmanuel Diop, juriste.

Mountaga Cissé, le spécialiste des médias numériques, ajoute qu’il est difficile d’arrêter la propagation de fausses informations et surtout de remonter l’information jusqu’à sa source. « Il serait certainement bien d’avoir des fonctionnalités de quitter le groupe en catimini, qui pourront faciliter pour certains utilisateurs. Pour des acteurs comme nous, il ne suffit pas de démentir les informations. Car même si beaucoup démentent ladite information, pas plus de 10 personnes verront l’information vérifiée pendant que la fausse aura été vue par énormément de gens », déplore M. Cissé.

« Plusieurs personnes ont été entendues ou arrêtées dans certains pays. Mais, il n’y a pas de structures qui existent véritablement pour lutter contre les fausses nouvelles aussi virales et faciles que celles qui circulent sur WhatsApp, notamment les messages pas que politiques mais plutôt social, ethnique, xénophobe, religieux… il y a certes, la cybersécurité mais pas de structures qui travaillent au respect des sanctions dans l’espace Cédéao », déplore le panéliste.

Emmanuel Diop, juriste numérique et membre de Divan Citoyen, pense que « pour que l’on parvienne à être pertinent sur les sanctions, il faut que les responsables de plateformes puissent respecter nos autorités. Donc régler nos liens avec les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) afin qu’ils réagissent rapidement quand on signale des comptes suspects ».

 

Moyens de limiter les fausses nouvelles sur WhatsApp

Selon Mountaga Cissé, pour limiter la propagation de la désinformation sur WhatsApp, il faut : « renforcer les protocoles et conditionnalités, ce qui est souvent compliqué avec le taux d’alphabétisme dans nos pays ; créer des partenariats avec les acteurs de la société civile, le gouvernement, les structures privées ; bloquer la propagation de fausses informations ».

Bien que WhatsApp ne fasse pas partie des moyens de communications officielles, il faut néanmoins y être pour ne pas laisser de vide et permettre à d’autres d’occuper l’espace, rappelle Mountaga Cissé.

Aminata Agaly Yattara

Ce reportage est publié avec le soutien de Journalistes pour les Droits Humains (JDH) au Mali

Source : Mali Tribune
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