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Voyage d’études au Japon : Une expérience très enrichissante pour les journalistes africains

En marge de la couverture médiatique des activités de la 7è Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD VII) qui s’est tenue récemment au Japon, le gouvernement nippon a organisé un voyage d’études très instructif à l’intention de 23 journalistes africains de 23 pays différents

Le séjour en terre japonaise a été marquée par une série de visites dans plusieurs lieux importants dont la société de recyclage des déchets plastiques et déchets de bois (GUN) et le Musée du journal de Yokohama, l’un des 12 centres de formation professionnelle de Tokyo (Itabashi School), l’impressionnant Musée numérique de Tokyo. Ensuite, divisés en trois groupes, les journalistes se sont rendus dans trois villes au choix : Kyoto (l’ancienne capitale du Japon), la ville historique de Hiroshima et Fukushima où s’est produite en 2011, une catastrophe nucléaire, à la suite d’un tsunami. Ceux qui ont choisi Hiroshima ont eu la chance de visiter l’Île sacrée de Miyajima, un sanctuaire religieux, situé à 20 minutes de bateau de Hiroshima et où cohabitent les religions shinzo et boudhiste depuis de nombreux siècles.

Usine de traitement- La visite de l’usine de traitement des déchets plastiques et de bois de Yokohama s’est déroulée en présence du directeur des affaires internationales de la municipalité de la cité, Toru Hashimoto, du directeur général de l’usine Shinji Fujieda et de plusieurs autres personnalités. Après une visite guidée des lieux, K. Ikeda qui travaille au centre d’études de la société Gun a fait une présentation sur l’entreprise, sa vision et ses activités au Japon comme à l’étranger en rapport avec les Objectifs du développement durable. C’est ainsi qu’il a expliqué que GUN a été créée en 2001. Son capital social est de 85 millions de Yens et son chiffre d’affaires, 2,3 milliards de yens par an. L’usine traite 70.000 tonnes de déchets de bois et 20.000 tonnes de déchets de plastique par an. Ces déchets proviennent des usines, des commerces et autres. Les déchets de bois proviennent aussi des travaux de démolition. Les produits sont transformés et revendus à la centrale de biomasse ou aux papeteries qui les utilisent comme énergie dans les chaudières en remplacement du bois, a-t-il indiqué.
En ce qui concerne ses activités à l’étranger, GUN a réalisé le même genre d’entreprise (un projet pilote) aux Philippines, dans l’île de Ségo à travers la JICA. Après le projet pilote, GUN a aidé à la construction d’une usine de traitement de déchets de 68 tonnes par jour, qui a ouvert en 2017. Ses produits sont vendus à la cimenterie locale. Cette technologie environnementale crée des emplois et les déchets ont de la valeur, a fait remarquer le présentateur. A la question, comment transférer ce savoir-faire en Afrique, Toru Hashimoto répondra qu’une entreprise comme GUN peut servir d’exemple à l’Afrique grâce au transfert de technologie. Mais pour cela, il faut passer par le ministère des Affaires étrangères. « Nous sommes une PME, il faut une étude et le soutien des autorités. Nous avons déjà réalisé une étude au Vietnam. L’expérience de GUN est un bel exemple de résolution des problèmes de pollution auxquels font face de nombreux pays dans le monde. Le Japon a connu les mêmes difficultés de pollution, il y a 50 ans », a-t-il développé.

Hiroshima- L’un des moments les plus émouvants de ce voyage d’études a été la visite du Musée de la paix de Hiroshima et du Mémorial national de la paix de Hiroshima, dédié aux victimes de la bombe atomique. Rappelons que c’est en 1945, pendant la deuxième guerre mondiale que les Américains ont largué la bombe A sur la ville d’Hiroshima. Le Musée retrace toute l’atrocité et l’horreur du drame qui s’est produit le 6 août 1945. Il rappelle la dévastation, les cris de l’âme, les dangers de l’arme nucléaire et ses effets. A Hiroshima, on a beaucoup parlé de paix. Dans cette ville, nous avons rencontré Kohji Hosokawa, un survivant de la bombe A qui a vécu et raconté ce qui s’est passé le 6 août 1945 et où 140.000 personnes ont perdu la vie à Hiroshima sur 350.000 habitants, à la fin de 1945, y compris sa sœur. La bombe a été lancée à 600 mètres d’altitude à degrés 3000 et l’onde de choc a tout détruit sur son passage au sol à 400 degrés. Le vieil homme de 91 ans, devant cet acte inhumain, a transmis un message, à savoir : sensibiliser les jeunes générations en faveur de la paix et de l’interdiction des armes nucléaires. Pour lui, c’est l’espèce humaine même qui est menacée avec ces armes.
La visite s’est poursuivie à l’Ecole Nagatsuka junior High school, où l’ONG ANT-Hiroshima sensibilise les jeunes lycéens pour la paix et l’abolition des armes nucléaires. ANT-Hiroshima a été créée en 1989, par Watanabe Tomoko en vue de promouvoir le traité sur l’interdiction des armes nucléaires, d’éduquer et former les jeunes générations sur la paix. L’ONG a édité un livre sur l’histoire de Sadako, intitulé « Le voyage de la grue en papier. En emportant les prières de Sadako » pour sensibiliser les enfants, car ce sont les séquelles de la bombe qui ont tué Sadako, une jeune collégienne de 12 ans, 9 ans après le largage de la bombe. Le livre est traduit dans plusieurs langues du monde. Autre rencontre : Yasco Suehiro, membre de l’ONG « Les Maires pour la paix » a rappelé la souffrance physique et émotionnelle que vivent encore les survivants, directs et secondaires des radiations sur Hiroshima et Nagasaki plus de 70 ans après le bombardement. Son message est : « plus personne ne doit souffrir comme nous avons souffert ». Hiroshima et Nagasaki, selon elle, restent convaincues que les armes nucléaires sont inhumaines et continuent avec détermination de demander leur abolition. Poursuivant, elle a expliqué que le 24 juin 1982, à la 2è session des NU sur le désarmement, le maire de Hiroshima, Takheshi Araki a lancé un appel aux villes du monde pour lutter pour le désarmement. Puis Hiroshima et Nagasaki ont créé la Conférence mondiale des villes pour la paix qui deviendra « Maires pour la paix pour un monde sans arme nucléaire ». Depuis 1991, elle est inscrite comme ONG à statut consultatif spécial auprès du conseil économique et social des NU.

L’Ile sacrée de Miyajima- Située à 20 minutes de bateau de Hiroshima, cette île est une vraie perle au cœur des îles de la Mer de Seto. C’est un lieu qui est au centre de la politique de promotion du tourisme du gouvernement japonais. Là, on retrouve toute la sérénité et la patience du peuple japonais. L’île est classée parmi les 3 plus beaux sites du Japon avec de beaux paysages, des temples et sanctuaires, dont l’un est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est un lieu chargé d’histoire faisant l’objet de vénération de la part des autochtones depuis de très nombreux siècles.
De retour à Tokyo, les journalistes ont visité le Musée du journal à Yokohama, où le 1er journal est paru en 1871. Il a été construit en 2000. Environs 57 000 visiteurs y passent par an, y compris des enfants en vue de leur éducation.
La visite s’est terminée par l’impressionnant Musée numérique de Tokyo : une œuvre d’art numérique à vous couper le souffle. Tout cela constitue autant d’informations et de découvertes qui enrichissent vos connaissances et dont vous pouvez vous inspirer.

Envoyée spéciale 

Fatoumata MAÏGA

Source: L’Essor-Mali

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