Comme les journalistes de l’Ortm, on pouvait dire « il l’a dit, il l’a fait », pour qualifier la visite de Moussa Mara, le samedi dernier, à Kidal. Mais, ce serait là de parler de cette visite à Kidal en termes de défi, et de faire trop d’honneur aux apatrides du Mnla (Mouvement National de Libération de l’Azawad). Un Mouvement fantâche terrorisant les populations de Kidal, et bénéficiant paradoxalement du soutien avéré des « traqueurs de terroristes ». Cela dit, la visite de Moussa Mara à Kidal ne saurait être analysée sous l’angle d’une question de défi, mais bien d’une visite comme toute autre, du Premier ministre, chef de l’exécutif du Mali, sur une partie du territoire du Mali. Le plus surprenant, à la limite ce qui pouvait être considéré comme une énième gifle infligée au Mali, aurait été que cette visite de Moussa Mara sur Kidal soit annulée.
Puisqu’elle a eu lieu, bien que mouvementée, le Mali vient de franchir un grand pas dans le sens l’affirmation de son intégrité et de sa souveraineté retrouvées. En effet, ce fut une visite de haute portée aux enjeux multiples, dont l’une des conséquences directes aura été la clarification du rôle et de la place des forces en présence à Kidal. Et rien, absolument rien ne sera plus comme avant à Kidal, à compter de ce samedi 17 mai 2014.
Il est apparu aussi claire et limpide que nul autre, à part les Forces Armées, Maliennes (Fama), n’a vocation à défendre et sécuriser, et la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali, et les citoyens maliens à Kidal. Tout comme la France de François Hollande aura prouvé que seule la traque aux terroristes justifierait la présence de ses troupes au Mali. Reste maintenant la Minusma !
La Mission Multidimentionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (Minusma) ? Nous avons décrypté et analysé la situation dans tous les sens… et en vain, sans jamais parvenir à comprendre et à appréhender ce qui pourrait être le rôle ou la place de la Minusma dans notre pays. Une force au biceps bien fourni, mais ne foutant rien dans notre pays, du point de vue défense et sécurité. D’où la nécessité d’une remise en casue de la présence de cette mission sur notre sol, pourtant destinée au départ à « aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale ».
Et le Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla) dans tout cela ? Seules deux options s’offrent désormais à lui : saisir la main tendue de l’État et rentrer dans le giron des négociations, ou s’attendre à ce qu’il soit combattu par la force ! A lui de choisir. Et nous esperons ne pas nous tromper, en affirmant que c’est ce qui devra être la position de l’État du Mali !
Assane Sy DOLO
SOURCE:Soir de Bamako