Lancée la semaine dernière, la relecture intervient dans un contexte où le Mali cherche à renforcer sa stabilité et sa cohésion nationale. Le gouvernement de Transition insiste sur la nécessité d’adapter le cadre légal des partis politiques aux réalités actuelles afin de lutter contre la prolifération des formations politiques et le nomadisme politique. Pourtant, certains y voient une tentative de marginalisation des partis existants, voire une menace directe à leur survie.
Malgré les consultations avec les partis politiques et la société civile, une large coalition regroupée sous la bannière l’Initiative des partis politiques pour la charte (Ipac) a exprimé son désaccord. Ces partis dénoncent une méthode qu’ils jugent excluante envers les principaux acteurs politiques.
Ils craignent que cette réforme ne serve à suspendre ou dissoudre les activités de certains partis, à l’image de ce qui s’est récemment produit dans des pays voisins comme le Burkina Faso et le Niger. Toutefois, les contextes diffèrent : dans ces deux pays, la Constitution est suspendue, tandis qu’au Mali, une nouvelle Constitution adoptée en 2023 garantit le respect des droits fondamentaux et le multipartisme.
La réduction du nombre de partis politiques est au cœur des discussions. Si cette mesure pouvait simplifier le paysage politique et renforcer la gouvernance, elle soulève des interrogations sur la représentativité et l’inclusivité.
Bien que divisés sur cette question, les leaders politiques insistent sur l’importance d’un dialogue sincère et inclusif pour éviter toute dérive autoritaire.
Certains analystes politiques et commentateurs estiment que la relecture de la Charte des partis politiques au Mali représente une opportunité unique le lutter contre les partis fictifs ou inactifs afin que la refondation soit une réalité.
Cependant, ils précisent qu’elle doit être menée avec prudence et transparence, car, selon eux, le succès de cette réforme dépendra de la capacité des autorités à instaurer un consensus et à respecter les principes démocratiques.
Ousmane Mahamane
Source: Mali Tribune