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Visite du ministre algérien des Affaires étrangères : être aux cotes du Mali est un devoir et un investissement sur la sécurité collective

Ramtane Lamamra a confirmé la tenue le 5 novembre prochain à Bamako d’une conférence sur le Sahel.

ministre algérien Affaires étrangères Ramtane Lamamra

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a effectué vendredi et samedi une visite de travail et d’amitié dans notre pays au cours de laquelle il a été reçu en audience par le président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Il a aussi eu une séance de travail élargie aux membres de sa délégation avec son homologue malien Zahabi Ould Sidi Mohamed.

Le diplomate algérien a également eu une séance de travail avec le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga. Celui-ci a rappelé que « la géographie a fait de nous des voisins, mais l’histoire a fait de nous plus que des voisins ». « Nous sommes deux pays étroitement liés et il est important qu’avec les changements intervenus dans notre sous-région, que nous puissions amorcer un processus de mise en œuvre de nos évaluations et des approches que nous développons ensemble », a-t-il déclaré à la presse à l’issue de son entretien avec Ramtane Lamamra.

 

REDUIRE L’IMPACT DE L’ECONOMIE CRIMINELLE. Pour le ministre Maïga « nous sommes tout à fait dans la même logique et dans la même perspective ». L’objectif est de parvenir à une relation bilatérale toujours plus forte s’inscrivant dans le cadre d’une approche régionale et continentale, en vue de limiter les facteurs d’ingérence étrangère dans notre région, a-t-il déclaré tout en prévenant que la menace terroriste est « loin d’être finie » dans la région et que les groupes terroristes « vont tenter de se reconstituer pour agir sous de nouvelles formes ». Soumeylou Boubèye Maïga a préconisé de nouvelles mesures pour « davantage de développement et de prospérité » dans la région. « Il faut réduire l’impact de l’économie criminelle et cela passe inévitablement par une approche concertée avec plus d’efficacité dans notre action commune », a-t-il insisté.

Bert Koenders, le patron de la Mission internationale intégrée pour la stabilisation au Mali (Minusma), a lui aussi reçu en audience le ministre algérien des Affaires étrangères au Quartier général de la Minusma, à l’hôtel de l’Amitié.

Le représentant onusien a qualifié sa rencontre avec Ramtane Lamamra d’importante, dans la mesure, a-t-il dit, où la coopération entre l’Algérie et la Minusma est « cruciale ». « Nous sommes dans une phase de reconstruction du Mali et je pense que l’Algérie, de par son expérience, peut nous aider beaucoup dans ce domaine », a-t-il indiqué, estimant que la solution aux problèmes du Mali « ne peut venir que des pays de la région ». Bert Koenders estime que « le rôle de l’Algérie est extrêmement important dans la résolution des problèmes auxquels fait face le Mali et toute la région, aussi bien au plan d’aide technique et logistique qu’au plan politique ».

Au terme de ces différentes rencontres, le chef de la diplomatie algérienne a animé dans les locaux de la chancellerie algérienne à Bamako une conférence de presse au cours de laquelle il a assuré que son pays est prêt à apporter une contribution « significative » à la résolution de la crise au Mali. Il en a profité pour annoncer la tenue le 5 novembre à Bamako d’une importante réunion sur le Mali et le Sahel qui sera l’occasion pour les pays de la région de  réaffirmer leur position en tant que principaux acteurs dans la restauration de la paix et de la sécurité, ainsi qu’aux efforts de développement dans leur région avec l’aide de la communauté internationale.

 

UNE CONTRIBUTION SIGNIFICATIVE. Il a rappelé que  « pendant la crise malienne, l’Algérie était profondément engagée dans des actions de coopération avec les forces armées du Mali et, par la suite, dans l’effort qui a été fait pour la remise à niveau de ces forces armées ». L’Algérie était également très présente, bien que de manière « discrète, dans la formation de cadres militaires maliens dans différentes spécialités et cela ne s’est jamais interrompu ». Le diplomate algérien a défendu la position de son pays. L’Algérie a, de son point de vue, apporté une « contribution qui n’était ni mineure, ni accessoire », mais qui était « significative ». Le fait pour nous de participer à la formation, à l’équipement et à l’opérationnalisation d’un certain nombre d’unités des forces armées des trois pays du champ (Mali, Mauritanie, Niger) est à la fois un devoir et un investissement sur la sécurité collective, a-t-il insisté.

Aujourd’hui, a-t-il préconisé, « il faut regarder vers l’avenir et bâtir une vision commune basée sur la confiance mutuelle qui existe entre nos deux pays. Il s’agit également de consolider le front interne à travers la réconciliation nationale qui mettra le Mali à l’abri des ingérences et des interférences ».

L’Algérie qui n’a d’autre intérêt que celui de voir un Mali stable dans son voisinage immédiat ne ménagera aucun effort pour renforcer cette orientation, a-t-il assuré. Au sujet des relations algéro-maliennes, Ramtane Lamamra les a qualifiées d’ « excellentes » et de « prometteuses », dans la mesure où il s’agit de deux pays qui appartiennent à un même espace sahélo-saharien.

Il a rappelé que le président Bouteflika a été un « acteur principal de cette communion profonde entre les deux peuples algérien et malien à la fin des années 1950 et début des années 1960 », et a assuré que dans la mémoire collective de l’Algérie, le Mali occupe « une place particulière ».

 

UNE TEMPETE DANS UN VERRE D’EAU. « Ma visite au Mali vient à point nommé pour voir ce qu’il est nécessaire d’entreprendre entre Algériens et Maliens, mais également en tant que composante importante de cet espace sahélo-saharien. Il s’agit aussi de voir ensemble les conditions dans lesquelles nous pouvons projeter notre relation bilatérale au moment où la communauté internationale se mobilise sur la problématique du Sahel avec notamment la stratégie intégrée des Nations unies pour le développement du Sahel et la prochaine visite au Mali du secrétaire général de l’ONU, du président de la Banque mondiale et de la présidente de la Commission de l’Union africaine », a-t-il souligné.

« En somme, le moment est venu, à la faveur des changements intervenus au Mali, d’aller de l’avant dans la consolidation des acquis démocratiques, sécuritaires et de développement », a-t-il soutenu.

Ramtane Lamamra a rappelé à cet égard que le président Bouteflika « considère que nous devons renforcer nos capacités pour se mettre en position d’influencer le cours des évènements en fonction de nos principes, de nos objectifs et de nos préoccupations et de la même manière, au côté de ce renforcement, il y a lieu d’envisager un partenariat le plus large possible en termes de formation et de mise à niveau de nos instruments d’intervention ».

La récente visite dans notre pays du Roi du Maroc, Mohamed VI, a été évoquée au cours de ce point de presse. Interrogé sur des commentaires qui ont accompagné cette visite à la lumière d’une supposée rivalité algéro-marocaine, Ramtane Lamamra a réagi avec ironie : « certains médias se sont arrangés, avec l’art consommé du sensationnel, pour créer une tempête dans un verre d’eau. Dans cette région saharienne, si avide en ressources hydriques, je crois que cela pouvait être, pendant un court moment, à la mode, mais cette mode devrait maintenant être dépassée ».

A. DIARRA

 

Source: l’Essor

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