Ce 25 novembre marque la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Viols, mariages précoces, violences domestiques… En Ouganda, les violences faites aux femmes sont encore nombreuses. Des organisations travaillent pour lutter contre ce phénomène, mais le chemin est encore long. Le Parlement a récemment retoqué un projet de loi visant à pénaliser le viol conjugal. 40% des jeunes femmes ougandaises ont été mariées avant l’âge de 18 ans. Sur la question des inégalités de genre, le pays est classé 115e sur 152 pays (UNDP). D’autre part, l’espace pour parler de ces violences reste limité, c’est pourquoi le militantisme se développe sur les réseaux sociaux et sous forme de blogs.
Rosebell Kagumire est une des blogueuses les plus populaires en Ouganda. Militante pour le droit des femmes, près de 30 000 personnes la suivent sur Twitter. Journaliste, elle explique pourquoi elle s’est tournée vers le blog. « Ce sont principalement les hommes qui écrivent dans les pages d’opinion dans ce pays. A l’époque, même quand je travaillais pour les journaux, je trouvais que je n’avais pas d’espace. Pour moi, le blog est un endroit où publier ma réflexion et cela a parfois plus d’impact sur la société. C’est pour cela que j’ai commencé mon blog, et que maintenant j’utilise principalement Facebook et Twitter pour vraiment échanger avec les gens », explique-t-elle.
Lindsey Kukunda est elle aussi une militante. Face à la difficulté que rencontrent les femmes à parler des violences dont elles sont victimes, elle a décidé de créer un blog où elles sont libres d’envoyer leurs témoignages. Elle explique pourquoi selon elle, il est si difficile pour les femmes ougandaises de parler. « Nous sommes élevées pour ne pas rechercher le conflit et nous sommes élevées dans l’idée que toutes les violences qui nous sont faites sont notre faute. Donc nous grandissons avec cette idée que si vous vous promenez tard le soir et que quelque chose vous arrive, c’est de votre faute. C’est pourquoi il est difficile pour nous de parler parce qu’avant cela nous sommes censées regarder comment nous aurions pu éviter cette situation », analyse-t-elle.
Des violences toujours très présentes à cause de certaines traditions, mais aussi par manque de formation des autorités, notamment des policiers en charge de recueillir leurs plaintes, affirment-elles.
■ Au Niger, les mariages précoces font toujours des ravages
Au Niger aussi, ce sont les femmes elles-mêmes qui s’investissent dans la lutte contre les violences faites aux femmes.