Les résultats provisoires des communales du 20 novembre suscitent un mécontentement chez les femmes du marché de Kalaban coro qui ont manifesté ce matin, 24 novembre, contre la réélection du maire sortant, Issa Bocar Ballo. Les manifestantes ont été dispersées par les forces de l’ordre.
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Les femmes du marché de Kalaban coro auraient voulu qu’il y ait du changement. Le maire qui vient d’être réélu le dimanche dernier envisage, selon elles, de les chasser du marché dès ce vendredi. A travers une marche qu’elles ont organisée ce jeudi matin, elles entendaient exprimer leur mécontentement suite à la réélection du maire sortant. Rassemblées très tôt dans le marché, les commerçantes ont été dispersées par les forces de l’ordre qui ont usé de gaz lacrymogènes.
« Aujourd’hui, on nous a formellement interdit de vendre nos produits. Le maire a envoyé des policiers pour nous bousculer et interdire toute sorte de regroupement au sein du marché. Mon mari est mort. Je suis seule avec mes enfants. C’est à travers ce commerce que je parviens à subvenir à nos dépenses quotidiennes », déplore une vendeuse de légume.
A entendre ces femmes, le maire est déterminé à les faire déguerpir du marché qu’elles occupent depuis des années. Auparavant, elles vendaient dans un ancien marché situé à l’autre côté du goudron. Là-bas, elles avaient été priées de venir officier au marché actuel en attendant la réhabilitation de l’autre. D’après les vendeuses, le maire veut les faire retourner à cet ancien lieu qui, au lieu d’être réhabilité, a été morcelé et vendu. Après la construction de quelques immeubles, celui-ci serait devenu trop étroit.
« Nous ne voulons pas du marché reconstruit par la mairie. Les places sont trop petites, pas de passage. Aussi, trois vendeuses devront se partager une place faite pour une seule personne », proteste Mawa, une autre vendeuse.
Un agent chargé d’état civil à la mairie de Kalaban coro, le seul présent sur les lieux lors de notre passage, affirme ignorer tout de cette affaire. Les femmes sont pourtant formelles. Elles sont déterminées à ne jamais quitter l’actuel marché pour l’ancien qu’elles jugent étroit et toujours insalubre malgré les travaux de réhabilitation. Désespérées, certaines affirment avoir même demandé, en vain, l’intervention des plus hautes autorités de Kati pour trouver à une issue positive à cette tension.