Aujourd’hui, la violence à l’égard des femmes et des filles constitue l’une des violations des droits humains les plus répandues, les plus persistantes et les plus dévastatrices dans le monde. Elle demeure également l’une des moins signalées en raison de l’impunité, du silence, de la stigmatisation et du sentiment de honte qui l’entourent. Les Nations Unies expliquent que la violence à l’égard des femmes s’entend comme englobant, sans y être limitée, les formes de violences physiques, sexuelles et psychologiques, telles que : la violence d’un partenaire intime (coups, violences psychologiques, viol conjugal, féminicide); la violence sexuelle et le harcèlement (viol, actes sexuels forcés, avances sexuelles non désirées, abus sexuels sur enfants, mariage forcé, harcèlement dans la rue, harcèlement criminel, cyber-harcèlement) ; le trafic d’êtres humains (esclavage, exploitation sexuelle) ; la mutilation génitale féminine ; le mariage précoce.
« Si la volonté existe, il y a moyen de mettre fin à la violence à l’égard des femmes. Nous avons toutes et tous pu observer l’étroite corrélation qui existe entre la pandémie de Covid-19 et l’augmentation des cas rapportés de violence de tous types. Nous l’appelons la pandémie fantôme », énonce Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka. Selon elle, la violence des hommes à l’égard des femmes est également une pandémie, bien antérieure à celle du coronavirus et qui lui survivra. Ce fléau a également besoin de notre intervention coordonnée au niveau mondial et de l’application de protocoles, car il touche de nombreuses populations, de tous âges, estime-t-elle.
Nous avons également pu constater la différence de traitement, par exemple la façon dont nos sociétés et nos services publics répondent à la situation de celles et ceux atteints d’une maladie mettant leur vie en danger, et de celles qui demandent de l’aide parce que leur partenaire représente une menace pour leur santé ou leur vie. Elle affirme que près de 150 pays se sont déjà engagés à faire de la prévention et de la réparation des violences à l’égard des femmes et des filles un axe fondamental de leur plan national de réponse à la Covid-19.
Par ailleurs, il est à retenir que depuis 1981, celles et ceux qui défendent les droits des femmes à travers le monde organisent chaque année, à la date du 25 novembre, une journée de lutte contre la violence sexiste à la mémoire des trois sœurs Patria, Minerva et María Tereza Mirabal, des opposantes politiques brutalement assassinées en République dominicaine, le 25 novembre 1960, sur les ordres du dirigeant de l’époque, Rafael Trujillo (1930-1961).
En 1999, par sa résolution A/RES/54/134, l’Assemblée générale a proclamé le 25 novembre Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et a invité les gouvernements, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales à organiser, ce jour-là, des activités destinées à sensibiliser l’opinion publique au problème de la violence à l’égard des femmes. L’Assemblée générale avait auparavant adopté la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes (A/RES/48/104), le 20 décembre 1993.
Au Mali, les associations militantes lancent, depuis quelques années, 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, à l’occasion de cette Journée internationale.
Seydou K. KONE