A mi-parcours, la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) dirigée par Ousmane Oumarou Sidibé présente déjà un résultat satisfaisant. Elle a réalisé plusieurs activités liées aux différentes thématiques de son mandat, à savoir la recherche de la vérité, le soutien aux victimes et les réparations, la sensibilisation et la réconciliation, la prise en compte du genre…
Dans son discours liminaire, le président Sidibé a rappelé que le mandat de la CVJR couvre les crises, conflits et évènements violents subis par le Mali de 1960 à nos jours. Son objectif, établir la vérité et contribuer à la justice et à la réconciliation. A l’en croire, les missions de la Commission sont, entre autres : enquêter sur les cas de violations des droits de l’Homme individuelles et/ou collectives commises dans le pays et spécifiquement celles commises à l’égard des femmes et des enfants ; mener des enquêtes sur les cas d’atteinte à la mémoire individuelle et/ou collective et au patrimoine culturel ; établir la vérité sur les violations graves des droits de l’Homme et les atteintes aux biens culturels ci-dessus cités, en situer les responsabilités et proposer des mesures de réparation, de restauration…
Aux dires de Ousmane Oumarou Sidibé, la CVJR travaille sur le terrain. Ses membres sont en contact avec les cibles. Au -delà de Bamako, les antennes régionales ont été dans les régions directement affectées par les crises. Ainsi, ces différentes antennes seront la porte d’entrée des victimes et de la CVJR selon le conférencier. « Au total, six antennes régionales ont été créées et toutes opérationnelles, hormis celle de Kidal qui vient de voir le jour », confie le président de la CVJR à la presse.
Parlant des victimes des différentes crises au Mali, de 1960 à nos jours, Ousmane Oumarou Sidibé affirme que son équipe a enregistré les dépositions de 8 615 victimes dont 1 545 à l’antenne de Bamako, 1 152 à l’antenne de Ségou, 1 631 à l’antenne de Mopti, 2 827 à l’antenne de Tombouctou et 1 460 à l’antenne de Gao. Des mesures ont été déjà prises pour certaines de ces victimes. « Parmi elles, 140 en besoin urgent de prise en charge ont été référées et 72 en besoin d’accompagnement médical ont reçu leur récépissé de l’ANAM et peuvent bénéficier de soins médicaux gratuitement », a laissé entendre de président de la CVJR.
S’agissant de la politique de réparation, la Commission propose une politique nationale de réparation. Selon M. Sidibé, le processus de rédaction de cette politique de réparation est déjà entamé par la CVJR.
Par ailleurs, Ousmane Oumarou Sidibé a précisé que les missions de la CVJR sont différentes de celles du ministère de la Réconciliation nationale et du ministère de la Justice. Pour lui, il faut que les vérités soient dites sur les causes de ces différentes crises, faire des réparations s’il le faut avant de faire la réconciliation.
Avant de conclure, le président de la CVJR a promis que son équipe continuera à enregistrer les victimes à travers des équipes mobiles qui sont sur le terrain partout sur le territoire national.
Boureima Guindo
Source: Le Pays