Certes, l’heure n’est pas au pessimisme, mais les faits sont là, « têtus comme des mules » et dans toutes leurs nudités. On a l’impression d’être arrivé à un carrefour de notre histoire qui se particularise par le nombre d’interrogations qu’il suscite et la complexité de celles-ci : nouveau cru de politiciens en bottes, vétérans politiques surpris par une nouvelle gouvernance politique sortie comme par magie des armureries de Kati, populistes assoiffés, pressés de déguster sans modération les délices du pouvoir. Bref, tout ce qu’il faut pour concocter un cocktail politique détonnant de contradictions et d’entourloupes en tous genres, qui ne sied absolument pas à un pays quasi déstabilisé depuis huit ans et qui se trouve être l’épicentre d’un éventuel « Sahelistan », s’il ne l’est pas déjà. Sommes-nous en train d’être ballotés vers quelle direction ? Le refrain de la refondation sorti de milliers de poitrines au boulevard de l’Indépendance ne semble pas être trop la tasse de thé des acteurs du jour. Le Mali du moment est au bord de l’implosion, si « les esprits des aïeux » ne pardonnent pas la honte qu’on leur inflige sans raison ou si une étincelle salvatrice de patriotisme ne jaillit de nos cœurs…je souhaite de tout cœur être confondu par la suite des événements.
Mohamed GAKOU
Source: Le Démocrate