Que le jeune ministre de l’Emploi, Mohamed Salia Touré, outrepasse sa mission pour échanger avec un chef de milice au centre du Mali ne doit nullement être pris comme argument de débat. Nous sommes en guerre et cette guerre est contre nous-mêmes, puisque nous nous entretuons pour des raisons fallacieuses.
Pour que le ministre de l’Emploi se penche sur les questions de sa feuille de route, il faut évidemment qu’il puisse disposer d’un espace de paix et non de guerre. Les individus ne peuvent collaborer dans un état de division.
Si malgré les appels du chef de la milice le gouvernement était resté sourd, c’est une grande marche en-avant si un membre officiel du gouvernement rétablit le contact. Le pays dogon n’est pas contrôlé par l’armée malienne. Ce sont des milices armées et des groupes terroristes qui font la loi. Tout ce que le ministre de l’Emploi et le gouvernement voudront entamer dans ces régions ne peut être effectif sans l’implication de ceux qui se défendent pour vivre en attendant le retour des militaires.
Il ne s’agit pas de faire l’apologie du jeune ministre que nous suivons de près. C’est une question de responsabilité. Si une personnalité publique se bat pour que les autres l’aiment, c’est un manipulateur. C’est une question de rôle. On est placé pour jouer un rôle. Si des dérives sont observées, elles seront étalées sur la place publique.
Puisse cette démarche ouvre la voie à des possibilités d’entente entre les communautés du centre.
Touré Abdoul Karim
Source: Le Démocrate