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Vers une perpétuation du CONOR : Le football malien se meurt, le ministre cautionne

Le ministre du sport et la présidente du CONOR se complaisent dans la situation d’exception du foot malien et échangent compliments et complaisances à ses dépens.  C’est ainsi qu’à l’issue de la finale de Coupe du Mali – la seule compétition à laquelle les clubs maliens ont droit depuis l’agonie de la FEMAFOOT -, le Ministre des Sports a laissé s’échapper un lapsus qui en dit long sur l’indifférence des hautes autorités devant le sort dramatique infligé au football malien et qui perdure trois années déjà.

En effet, au lieu d’exhorter à une accélération du processus de normalisation tant attendue par les adeptes du sport-roi, Jean-Claude Sidibé a donné l’impression de se complaire plutôt dans la connivence avec le CONOR voire une complicité avec les manœuvres de cet organe pour perpétuer la tragédie en s’éternisant. C’est ce qu’il ressort, en tout cas, de cette sortie publique sur les antennes de l’Ortm à l’occasion de laquelle le ministre s’est extasié de la grande satisfaction que lui a procurée l’organisation de la 58 ème édition de la Coupe du Mali par le Comité de Normalisation et martelé sans ambages la nécessité de le gratifier d’un prolongement de mission si les protagonistes de la crise du football rechignent à s’entendre sur une équipe fédérale consensuelle. Ce faisant, le chef du département des Sports rougit à peine de sa complaisance dans la situation d’exception auquel il veut condamner le foot malien, une posture qui n’est pas pour déplaire à un organe intérimaire qui prend goût à son confort au point de brouiller chaque piste de sortie de crise. Et pour cause,  le CONOR, pour les nombreux concitoyens qui ne le savent pas, est un enviable refuge pour cadres oisifs avec la vingtaine de millions de Francs CFA qui coule mensuellement vers ses comptes rien que pour les indemnités de sa demi-dizaine de membres : 4,5 millions, le vice-président, 3,5 et les autres membres 500 000 francs de moins chacun. À la différence des 100 000 F CFA mensuels que perçoivent les membres de la Femafoot, la manne certes ne provient d’aucune ressource endogène. Elle est néanmoins prélevée sur la quotepart devant revenir au Mali dans les ressources de développement du football par les instances internationales du football. Idem pour les nombreux voyages en business-class que s’offre allègrement l’instance dirigeante du CONOR.

C’est donc tout naturellement que celle-ci consacre plus d’efforts aux intrigues pour entretenir la brouille entre acteurs maliens du foot qu’aux démarches devant déboucher sur une inutilité de sa mission. Ce qui explique, selon toute évidence, sa tendance manifeste à trancher le contentieux des ligues litigieuses aux moyens d’arbitrages assez superficiels pour faire le lit de l’enlisement comme à Kati, Kayes et Segou. Le football continue ainsi de sombrer dans les adversités, ses talents naissent et meurent aussitôt faute d’opportunité pour s’exprimer, au grand dam notamment de ceux qui  récent d’une présence régulière et glorieuse du Mali dans les instances internationales, une reconquête de sa place à travers une fédération en bonne et due forme, condition sine qua non pour inverser la chute vertigineuse. L’avatar le plus criard est le triste sort infligé aux jeunes cadets privés de phases-finales de la Coupe d’Afrique par le Sénégal en étant détenteurs du titre les deux dernières éditions. Leur contre-performance n’est en réalité qu’une des multiples conséquences  d’un manque de compétition qui atteint peu à peu l’ADN du foot malien, alors que l’arrêt du championnat s’est déjà traduit par la réduction drastique du nombre de clubs aux compétitions continentales, qui passent de quatre à deux. S’y ajoutent une absence dramatique du Mali dans les instances internationales du foot (avec une suspension subséquente de sa quotepart pour le développement de ce sport), ainsi que le manque à gagner imputable à la résiliation de tous les contrats de sponsoring et le sevrage des secteurs économiques qui dépendent de l’activité. Impavides, le département et le CONOR n’affichent le moindre signe d’affectation par ce sombre tableau.

 

A Keïta 

Source: Le Témoin

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