Au Mali, entre janvier et août 2019, les incidents de VBG ont connu une augmentation de 57 % par rapport à la même période en 2018. Pour l’année 2019, 2143 cas de VBG ont été rapportés par le système de gestion d’information lié aux Violences Basées sur le Genre, dont 98 % sont des femmes et filles. C’est du moins, ce qui ressort de l’étude exploratoire sur la préservation et l’élimination de la violence basée sur le genre de l’Afrique de l’Ouest.
C’était lors de l’atelier de restitution et de validation des résultats de ladite étude, qui s’est tenu, hier au CNDIF. Le rapport de l’étude a été présenté par M. Cheickna SIBY, coordinateur de l’exécution de ladite étude au Mali.
Selon cette étude, les données secondaires collectées auprès des structures, notamment des centres de santé, des Associations féminines, des commissariats de police font état de 470 incidents de VBG, dont 100 % sont des femmes et filles. Commanditée par l’ONG TRUST AFRICA, cette étude a pour objectif de contribuer à la transformation des normes sociales en vue de favoriser l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles au Sénégal, au Burkina Faso et au Mali. Aussi, sur la base de l’étude sur ces résultats, l’ONG en question met en place un programme de lutte contre les violences faites aux femmes dans les trois pays respectifs, pour une durée de deux ans, selon M. SIBY.
Selon lui, pendant trois semaines, les enquêteurs ont recueilli des renseignements précis sur ce qui se dit à propos de la violence faite aux femmes au Mali et ce qui s’y fait.
« Les questions ont porté notamment sur les formes de violence les plus fréquentes, les catégories de personnes les plus souvent impliquées dans ces violences, les causes de la violence, ses conséquences et les mesures concrètes de prévention de la violence dans les communautés », a-t-il expliqué, avant d’indiquer que les échanges avec les décideurs et les acteurs de la société civile ont abordé les formes concrètes que pourrait prendre leur implication dans le processus de prévention de la violence faite aux femmes.
M. SIBY a ainsi précisé que pendant trois semaines, les enquêteurs ont recueilli des renseignements précis sur ce qui se dit à propos de la violence faite aux femmes au Mali et ce qui s’y fait.
« Les questions ont porté notamment, sur les formes de violences les plus fréquentes, les catégories de personnes les plus souvent impliquées dans ces violences, les causes de la violence, ses conséquences et les mesures concrètes de prévention de la violence dans les communautés », a-t-il fait savoir.
Signalons que pour le Mali, ces études ont été menées dans les régions de Kayes, Koulikoro, de Mopti et dans le district de Bamako.
Selon M. SIBY, l’analyse des données par localité a montré qu’il n’existe aucune spécificité en termes de manifestation des VBG dans les localités maliennes, les informations sont similaires et ne permettent pas de dégager une présentation comparative des résultats ou des tendances. Les résultats présentés dans ce rapport sont une analyse générale des données recueillies auprès des femmes victimes ou non victimes, des leaders communautaires et acteurs impliqués dans les VBG des différentes localités de recherche à savoir les communes de Mopti, Sio et Socoura dans le cercle de Mopti, les communes de Moribabougou et Ouéléssebougou dans le cercle de Kati sans oublier le district de Bamako.
« Les données recueillies auprès des cibles interviewées dans les 3 cercles au Mali à savoir Mopti, Kati et le district de Bamako montrent que les femmes sont de plus en plus victimes des violences surtout au sein de leur foyer », a-t-il déploré.
Ainsi, comme conséquences de ces VBG sur la gent féminine, les enquêteurs de cette étude ont mis l’accent sur les troubles psychologiques, d’après l’analyse des données recueillies auprès des différents interviewés. D’autres pourraient être, selon les mêmes données, des blessures physiques handicap, de cas de brulures, des mutilations, le divorce chez les couples mariés ou abandon du foyer, le rejet de la société ; des maladies sexuelles, des grossesses non désirées et des accouchements difficiles.
PAR CHRISTELLE KONE