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Valorisation des diplômes d’ingénieur Bac+5 : les sortants de l’IPR/IFRA et de l’ENI toujours frustrés

Le Collectif des ingénieurs BAC+5 des universités de l’IPR/IFRA de Katibougou et de l’ENI ABT ont animé une conférence de presse le 25 septembre 2021 à la Maison des Jeunes. Il s’agissait d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur le traitement réservé aux sortants des écoles d’ingénieurs dans la fonction publique. Admis au rang d’ingénieurs de conception avec le niveau Diplôme d’Études Approfondies (DEA), ces ingénieurs sont aujourd’hui traités sur le même pied que les détenteurs de maîtrise ou de licence. Chose qu’ils trouvent absurde et qui les oblige à demander à l’État le respect strict des normes.

Le Collectif des ingénieurs Bac+5 ans a été créé en 2019 pour défendre les droits de ses membres. Il regroupe tous les ingénieurs de niveau Bac +5ans de l’IPR/IFRA de Katibougou et de l’ENI ABT ayant intégré la fonction publique avant 2020. Il compte de nos jours plus de 300 ingénieurs tout corps confondu.

Ce 25 septembre 2021, il s’agissait pour le Collectif de prendre à témoin l’opinion nationale et internationale sur la situation relative à la régularisation des sortants de l’École nationale d’Ingénieur (ENI-ABT), de l’Institut polytechnique rural de Formation et de Recherches appliquées (IPR/IFRA) de Katibougou et de l’École Normale Supérieure (ENSUP).

Frustré par la situation, le porte-parole du Collectif, Toumani Goïta, explique : « Lorsque le cycle de formation au niveau de ces grandes écoles est passé de quatre à cinq ans, l’appellation des diplômes est passée de la maîtrise ou ingénieur des sciences appliquées, à ingénieur de conception encore appelé DEA. Avec l’avènement de l’université en 1996, l’accès aux grandes écoles fut conditionné par voie de concours après le DEUG II de la Faculté des Sciences et Techniques. C’est suite à une mauvaise interprétation du décret numéro 04-019/P-RM du 27 janvier 2004 portant création des diplômes de l’université et des grandes écoles au Mali, qu’il a été décidé de ne plus reconnaître ces diplômes comme équivalent au DEA en 2005. »

Au porte-parole du Collectif de continuer : « Mais le paradoxe était que les camarades des pays voisins comme le Burkina, le Niger et le Tchad, avaient les mêmes diplômes homologués dans leurs pays respectifs comme des DEA tel qu’exigé par le CAMES dont le Mali est membre. Dès lors, les diplômes des grandes écoles sont appelés niveau BAC + 5 ans. Ainsi, le traitement des salaires des sortants de ces grandes écoles a connu beaucoup de mutations. Des diplômés de niveau BAC + 5 ans ont été traités comme des détenteurs de DEA jusqu’en 2004 et par contre d’autres fonctionnaires ayant les mêmes diplômes sont traités comme des détenteurs de maîtrise (Bac + 4 ans). Cette différence de traitement de diplômés d’une même école a amené des sortants de l’Ecole nationale d’Ingénieur à engager un recours contre l’Etat malien. »

La Cour suprême a tranché, mais…!

Après avoir souligné que cette situation est un mépris total de la part des autorités qui doivent respecter les normes internationales des études, Toumani Goïta estime qu’en 2019 la Cour suprême dans son arrêt N° 411 du 27/juin 2019 a reconnu les diplômes des grandes écoles comme des DEA et par le même arrêt, la Cour suprême a rétracté l’arrêt N°690 du 28/12/2017 de la Section administrative et a annulé les arrêtés du ministre du Travail et de la Fonction publique afin d’ouvrir la voie à la régularisation des ingénieurs de conception détenteurs de DEA.

« Cet arrêt fut accompagné d’une lettre N° 2020–000092/MDSTFP-SG du 29/01/2020 du ministre du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique adressée au secrétaire général de l’Union nationale des Travailleurs du Mali comme réponse à la correspondance N° 643/BE-UNTM/SG du 02/01/2020 faisant cas des difficultés rencontrées par les Ingénieurs de l’ENI et des mesures prises pour régulariser les diplômés de BAC+5 ans et demandant aux fonctionnaires qui se trouvent dans cette situation de transmettre par voie hiérarchique les demandes de régularisation. Ce faisant, les uns et les autres ont constitué des dossiers de demande de régularisation. Et dès lors, c’est la croix et la bannière pour les ingénieurs de l’ENI et de l’IPR/IFRA. De février 2020 à nos jours, les dossiers de demande de régularisation sont dans les circuits administratifs sans succès », a-t-il ajouté.

« Nous poursuivons avec les preuves »

Aussi, le Collectif précise qu’il s’appuie sur des faits avérés pour défendre les droits de ses membres. « Le directeur national de l’enseignement supérieur et président de la commission nationale des équivalences, a, dans l’attestation N°00734 du 3 juillet 2003, certifié que le diplôme d’ingénieur de l’ENI et de l’IPR/IFRA (nouveau régime) et le diplôme de l’ENSUP (nouveau régime) sont équivalents au diplôme d’études approfondies (DEA). La lettre N°20-056/IPR-DG du 19 mai 2020 du directeur général de l’IPR/IFRA au directeur des Ressources humaines du secteur de l’Education en réponse à la lettre N°0112 du 6 mai 2020, relative à la régularisation du diplôme de l’IPR/IFRA, atteste dans son avant dernière phrase, je cite : ‘’ En conséquence, le diplôme d’Ingénieur délivré est celui « d’ingénieur de conception » et correspond à un niveau Bac/BT2 +5 ans et/ou DEA/Master depuis la promotion sortie en 1995», a précisé Toumani Goïta.

Après avoir témoigné que les autres fonctionnaires dans la même situation ont été régularisés, le Collectif des ingénieurs estime que cette conférence de presse n’exclut pas d’autres démarches auprès des autorités compétentes.

Amadou Kodio

Source : Ziré

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