Fièvre, maux de tête, troubles digestifs, malaise, vomissements, douleurs musculaires ou articulaires. La liste des effets secondaires des vaccins contre la Covid-19 est longue. Mais les spécialistes sont unanimes à reconnaître que ces antigènes sont sans danger et permettent de protéger contre les formes sévères de la maladie et d’éviter d’en mourir.
Les vaccins anti-Covid-19 sont conçus pour nous conférer une immunité qui réduit le risque de développer la maladie. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les effets secondaires signalés à ce jour sont pour la plupart modérés et de courte durée.
Ce sont des signes indiquant que notre organisme est en train de créer une protection. Ils sont dus au fait que notre système immunitaire demande à notre organisme de réagir de plusieurs manières : il augmente le flux sanguin afin que des cellules immunitaires puissent circuler et il élève la température interne afin de tuer le virus.
Dr Aboubacar Oumar, maître assistant en pharmacologie à la Faculté de pharmacie est praticien au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Kati. Pour lui, les vaccins sont aussi des médicaments utilisés pour prévenir une maladie. Il soutient que pour tous médicaments ou vaccins, il y a toujours des effets secondaires.
Les vaccins contre le coronavirus comme tous les vaccins peuvent provoquer des effets secondaires. Mais il importe de s’appesantir plus sur le bénéfice que le risque. La vaccination contre la Covid-19 permet d’empêcher de passer dans les services de réanimation, c’est-à-dire de prévenir les formes graves. Elle permet de rompre la chaîne de transmission du coronavirus. «Se faire vacciner permet également de protéger les personnes autour de nous», explique le praticien hospitalier.
La vaccination des personnes âgées, celles présentant des comorbidités et des agents de santé est mieux indiquée pour diminuer la circulation du virus.Il précise que ses effets secondaires se manifestent de façon précoce ou tardive. Les effets secondaires précoces surviennent dans les premières semaines après l’injection. Et les effets secondaires tardifs surviennent plusieurs mois après. Actuellement, on a 3 types de vaccins. Il s’agit du vaccin vivant, c’est-à-dire qu’on a pris le virus et diminué sa virulence. Ensuite on le transforme en vaccin. C’est le vaccin chinois «Sinopharm».
Il y a aussi le vaccin inactivé. Contrairement au premier, celui-ci est tué et on l’injecte à l’homme pour avoir les anticorps. C’est le «Sinovac» également de la Chine. Comme ce vaccin, «AstraZeneca» est également un vaccin inactivé. Mais le spécialiste précise que la différence est que ce dernier a un vecteur,«adénovirus», un autre virus non pathogène qui va provoquer une réponse immunitaire.
C’est le même que le vaccin russe «Sputnik V» et américain «Johnson and Johnson».Il y a notamment le vaccin «génie génétique». Il s’agit du «Pfizer» et de «Moderna» qui utilisent l’ARN messager (acide ribonucléitique messager). C’est une copie transitoire d’une portion d’ADN correspondant à un ou plusieurs gènes qui permet de former la protéine.
Dr Aboubacar Oumar indique qu’une fois dans l’organisme, l’ARN va permettre de reconstituer la protéine principale. à son tour l’organisme va reconnaître cette protéine et former des anticorps. La protection varie d’un vaccin à un autre. Pour AstraZeneca, le taux d’efficacité varie entre 60 et 76%. Contre 68 et 76% pour Johnson and Johnson. Sputnik V c’est à peu près 81%. L’efficacité des vaccins Sinopharm et Sinovac oscille entre 70 et 80%. Selon le toubib du CHU de Kati, Pfizer et Moderna qui sont les vaccins les plus chers, ont jusqu’à plus de 95% de protection.
Concernant les deux vaccins que nous avons au Mali, ils ont des effets immédiats ou tardifs. Tout juste après la vaccination, il y a la douleur au point de l’injection ou des gonflements. On peut également avoir des rougeurs, des maux de tête, des nausées ou des réactions allergiques.Plus tard, il y a des difficultés respiratoires, des thromboses (caillots de sang).
Au Mali, pour le moment, il n’y a pas eu de cas grave lié à la vaccination. En tout cas, selon le spécialiste, il n’y a pas pour l’heure de données sur la question. Mais il précise que les effets secondaires enregistrés sont minimes.
Le Centre de pharmacovigilance situé à l’Institut national de santé publique (INSP) a été réactivé pour œuvrer dans ce sens. Dr Aboubacar Oumar déplore le fait que cette pharmocovigilance ne soit pas développée dans notre pays. Elle a pour objet la surveillance des médicaments et la prévention du risque d’effet indésirable, résultant de leur utilisation. Que ce risque soit potentiel ou avéré.
Fatoumata NAPHO
Source : L’ESSOR