Les activités seront menées, en plus des agents du secteur public, par 163 vétérinaires privés. Elles permettent d’améliorer la santé animale et contribuent à consolider le statut de leader de notre pays dans le domaine de l’élevage.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a inoculé, hier, la première dose de vaccin à un bovin. Acte symbolique marquant le coup d’envoi de la campagne nationale de vaccination du cheptel qui touchera, cette année, plus de 59 millions de têtes d’animaux et de volaille. Les maladies animales concernées sont la péripneumonie contagieuse bovine, la fièvre aphteuse, la peste des petits ruminants, la pasteurellose bovine, le charbon symptomatique, le charbon bactéridien et la maladie de la volaille de Newcastle.
L’honneur est revenu à Kati Dral (Commune de Kambila) d’accueillir cette cérémonie qui a mobilisé le ban et l’arrière-ban de la République. Des membres du gouvernement, dont le ministre de l’Élevage et de la Pêche, des chefs d’institutions de la République et des diplomates avaient effectué le déplacement. Aussi, les populations de la commune n’ont pas souhaité se faire conter l’évènement, encore moins les éleveurs qui ont massivement pris d’assaut le site.
Le jeu en vallait la chandelle. En matière d’élevage, le Mali doit, en partie, sa renommée à cette initiative qui renforce, année après année, la protection sanitaire de son cheptel. Aujourd’hui, notre pays occupe la troisième place sur le continent. Les chiffres, en termes d’apport du secteur à l’économie nationale, sont tout autant flatteurs : il contribue au PIB à hauteur de 10%.
Le sous-secteur doit aussi sa réputation au président de la République qui, dès son accession à la magistrature suprême, lui a accordé une attention particulière. Ibrahim Boubacar Keïta a été unanimement salué pour ses efforts par les éleveurs de la Région de Koulikoro. En leur nom, Elhadj Bolly a témoigné de l’efficience des actions entreprises ces dernières années, avant d’appeler ses « frères » à s’approprier cette campagne de vaccination. «Faites vacciner vos bétails ! L’épanouissement de notre activité en dépend», a-t-il plaidé. Et au président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Mohamed Ag Mohamed El Moctar, de renchérir : «Vacciner les animaux, c’est contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire, c’est protéger les populations et c’est un devoir citoyen».
Il a aussi dit toute la reconnaissance de la faîtière au chef de l’État, dont l’engagement pour le sous-secteur élevage s’est traduit par la mise à disposition de milliers de doses de semence bovine, la création d’un centre d’insémination artificielle, ou encore le développement de la culture fourragère dans la zone Office du Niger.
Autant de faits qui ont considérablement boosté les productions animales. Mohamed Ag Mohamed El Moctar a, cependant, attiré l’attention du chef de l’État sur la persistance de la fièvre aphteuse dans certaines localités du pays.
UNE PROUESSE- Dr Kané Rokia Maguiraga, ministre de l’Élevage et de la Pêche, a précisé que l’objectif de cette campagne est de vacciner 59.600.800 têtes d’animaux et de volailles contre 56.680.830 têtes pour l’année dernière. Aussi, cette campagne sera marquée par le démarrage du Programme national de lutte contre la rage 2019-2023. «L’atteinte de cet objectif dépend en grande partie de la mobilisation des éleveurs», selon la ministre qui a alors exhorté les éleveurs à faire vacciner massivement les animaux. D’après la ministre, les activités de vaccination seront menées, en plus des agents du secteur public, par 163 vétérinaires privés.
Par ailleurs, Dr Kané Rokia Maguiraga a mis l’accent sur les résultats de la campagne écoulée. Selon elle, grâce aux vaccinations et à la surveillance épidémiologique permanente, une progression sensible du taux de couverture vaccinale a été enregistrée. «Pour ce qui concerne la péripneumonie contagieuse bovine, le taux de couverture vaccinale a progressé de 69,40% à 80,72% au cours de la campagne dernière», a-t-elle précisé. C’est donc un chef de l’État rassuré et fier des prouesses du secteur de l’élevage qui a administré la première dose de vaccin de cette campagne. «Chacun a entendu les chiffres et le dernier classement africain qui nous hisse à la troisième place continentale. Dans le contexte qui est celui du Mali, une telle prouesse se respecte», s’est félicité Ibrahim Boubacar Keïta, pour qui notre pays doit cet exploit aux éleveurs, pêcheurs et agriculteurs. «Si nous sommes considérés aujourd’hui sur le plan africain en matière de développement rural, c’est à leur labeur, à leur engagement, à leur détermination jamais prise à défaut», a-t-il dit.
Et de reconnaître la pertinence de l’effort fait au niveau du gouvernement pour rehausser la part dévolue à ce secteur à 15%. Un effort certes louable, mais qui n’aurait pas produit l’effet escompté si les hommes et les femmes du secteur rural n’avaient pas été au rendez-vous. En effet, selon le chef de l’État, «on aurait pu injecter 30%, si l’homme n’avait pas été au rendez-vous, rien n’aurait été fait».
Venir, chaque fois l’an révolu, à ce lancement de campagne de vaccination est un devoir pour Ibrahim Boubacar Keïta, «parce que la santé animale est à la base de tout le reste, elle conditionne la santé humaine». Il a souhaité que le cheptel malien, un socle sur lequel repose le décollage économique du pays, aille encore grandissant.
Juste avant d’administrer la première dose de vaccin, le président de la République avait remis au ministre en charge de l’Élevage 23 motos (18 Yamaha Crux et 5 Djakarta) et des glacières contenant 332.000 doses de vaccins, des seringues et des gangs. Ces vaccins de qualité irréprochable ont été tous produits par le laboratoire central vétérinaire (LCV), une structure de renommée internationale qui assure la santé animale dans notre pays et même au-delà de nos frontières.
Issa DEMBÉLÉ
Source: Journal l’Essor-Mali