Arrivé à Dakar dans la nuit du samedi au dimanche, le Premier ministre, Dr Boubou Cissé, prendra part ce matin à une rencontre de haut niveau qui se tiendra en prélude à la Conférence des chefs d’État et de gouvernement.
Le chef du gouvernement conduit une délégation comprenant notamment la ministre déléguée chargée du Budget, Mme Barry Aoua Sylla. La réunion de haut niveau sur la dette et le développement intervient à un moment où le spectre d’une crise économique, comme celle de 2008, plane sur l’économie mondiale.
Aussi, beaucoup de pays membres de l’Uemoa ne sont pas loin du seuil critique en termes d’endettement. Pour être considérée comme soutenable, la dette d’un État doit être inférieure où égale à 70% de son Produit intérieur brut. À l’exception des pays comme le Mali qui est très loin du risque de surendettement, avec une dette estimée à moins de 40% du PIB.
Face aux enjeux liés à l’augmentation jugée inopportune de la dette, des voix au sein du Système des Nations unies invitent de plus en plus à une réorientation de la dette des pays en voie de développement vers les secteurs prioritaires pouvant avoir un impact direct sur la vie des populations au nom desquelles les pays s’endettent.
C’est dans ce contexte qu’intervient cette rencontre sur la dette et le développement à laquelle participent plusieurs chefs d’État et de gouvernement de l’Uemoa, des partenaires au développement et la direction du Fonds monétaire international (FMI). Durant une journée entière, ils discuteront autour de sept panels consacrés sur des enjeux liés au développement et à la soutenabilité de la dette.
Pour ce faire des thématiques comme «Développement et dette, Où en sommes-nous ? Comment pouvons-nous mieux rentabiliser les investissements publics ?» ; «Comment rendre le financement privé réellement transformateur ?» ; «Comment mieux dépenser et mieux financer ?», seront animées et développées par des experts, des chefs d’État et autres acteurs intervenant dans ce domaine. Concernant le thème : «Comment mieux dépenser et mieux financer ?», les intervenants discuteront des solutions à envisager afin que «les ressources empruntées soient affectées à des investissements à rendement élevé», en tenant compte de la «sélection et de la hiérarchisation des projets d’investissement et de l’efficacité des dépenses».
Après cette rencontre entre politiques, financiers et acteurs en charge du développement, s’ouvrira mardi une session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Uemoa. Les travaux de cette rencontre, qui auront lieu au Centre international de Conférences Abdou Diouf à Diamniadio, seront présidés par le président de la République de Côte d’Ivoire, président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Uemoa, Alassane Ouattara. Cette session offrira l’occasion aux chefs d’État et de gouvernement d’échanger, notamment sur les mécanismes et stratégies pour faire face à l’hydre terroriste dans les pays membres de l’Union.
La dernière session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Uemoa a eu lieu le 10 avril 2017 à Abidjan. En juillet dernier, la Conférence a tenu sa 21è session ordinaire à Abidjan. La Conférence des chefs d’État et de gouvernement est l’organe suprême qui définit les grandes orientations de la politique de l’Uemoa. Selon l’article 17 du traité, elle se réunit au moins une fois par an.
À son arrivée samedi dans la capitale sénégalaise, le chef du gouvernement, Dr Boubou Cissé, a été accueilli par le ministre du Plan Sénégal Emergent, Moïse Sarr, et le secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’Extérieur, Cheickh Kanté.
Envoyé Spécial
Cheick M. TRAORÉ
Source: Journal l’Essor-Mali