Les 3 et 4 mai 2018, à l’ex-CRES de Badalabougou, le Centre Régional pour les Energies Renouvelables et l’Efficacité Energétique (CEREEC) de la CEDEAO, en collaboration avec le ministère de l’Energie et de l’Eau à travers l’Agence des Energies Renouvelables du Mali (AER-Mali), a organisé un atelier de renforcement des capacités nationales et de sensibilisation sur les Programmes de Bioénergie Durable et de l’Alliance Ouest-Africaine pour la Cuisson Propre (WACCA) à l’intention des acteurs des énergies renouvelables au Mali.
Cet atelier, qui a regroupé les acteurs de l’Alliance Malienne pour la cuisson propre, des Petites et Moyennes Entreprises et ONG impliquées dans la production et la diffusion des solutions de cuisson (foyers et combustibles), avait comme objectif global de partager la gestion durable, la transformation et l’utilisation de la biomasse, y compris les ressources forestières pour la cuisine, le chauffage et la production d’électricité. Il s’agissait également de renforcer les capacités des participants et de les sensibiliser sur les politiques régionale et nationale sur la bioénergie ainsi que leurs plans d’actions.
Ainsi pendant deux jours, les participants ont pris connaissance avec la politique de la bioénergie de la CEDEAO, la disponibilité de la biomasse et son utilisation durable à travers diverses technologies, les expériences nationales en matière de distribution des services de bioénergie (cas des foyers améliorés), la gestion durable de la biomasse, entre autres.
Selon Dr. Souleymane Berthé, Directeur Général de l’AER-Mali, le CEREEC, dans le cadre de son programme de bioénergie de la CEDEAO et de la mise en œuvre du plan d’action régional de l’Alliance Ouest Africaine pour la Cuisson Propre (WACCA), organise chaque année dans l’un des pays membres, un atelier d’une semaine de formation intensive qui couvre tous les aspects de la chaîne de valeur des solutions de cuisson propre communément appelée WACCA Camp. « Le Mali a abrité l’édition de 2016 et cette année encore le Mali a été choisi pour abriter l’événement », a-t-il précisé
En observant les bilans énergétiques de nos pays, avance-t-il, on constate que la consommation du bois et du charbon de bois représente plus de 90% du besoin énergétique des ménages. Cette formation vient donc à point nommé, surtout si on sait que de nos jours, les forêts se raréfient et que nos démographies sont galopantes.
Pour Bah F.M. Saho, Représentant du CEREEC, l’accès aux services des énergies modernes dans la région de la CEDEAO est encore faible avec seulement environ 28%. « Cela est notamment dû à la très forte dépendance de la population de la biomasse traditionnelle et des combustibles fossiles pour répondre à la demande d’énergie, souvent produits et utilisés de manière non durable avec des conséquences négatives sur la santé, l’environnement, les ressources forestières, le changement climatique et l’économie», a-t-il précisé.
Bah F.M. Saho a également souligné que l’un des objectifs de cette rencontre est de sensibiliser et renforcer les capacités des participants sur la politique/programme bioénergie et WACCA. « Il ne suffit pas d’avoir des programmes et des projets au niveau régional puisque les bénéficiaires sont les parties prenantes nationales. Par conséquent, ces programmes doivent être domestiqués dans l’intérêt de la population locale pour bénéficier des services qui découlent de l’utilisation de services de bioénergie durable avec ses multiples avantages », a-t-il rappelé.
Dans son mot d’ouverture, Mme Aminata Fofana, Directrice Nationale de l’Energie, représentant le ministre de l’Energie et de l’Eau, a rappelé que le Mali a déjà adopté la politique en matière d’énergies renouvelables de la CEDEAO, celle sur l’efficacité énergétique de la CEDEAO et le cadre stratégique régionale de la CEDEAO sur la bioénergie. Elle a enfin invité les participants à travailler à proposer des actions concrètes pouvant répondre au défi auquel les pays membres de la CEDEAO sont confrontés en matière de promotion des énergies renouvelables.
Ousmane Ballo