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URD et la relecture de la Charte des partis politiques : entre engagement républicain et rupture stratégique

Le processus de relecture de la Charte des partis politiques, amorcé dans la foulée des Assises Nationales de la Refondation (ANR) tenues en décembre 2021, suscite une nouvelle vague de débats au sein de la classe politique malienne. L’Union pour la République et la Démocratie (URD), formation politique emblématique, vient de rendre public un communiqué important sur sa position vis-à-vis de ce processus. Un document à la fois porteur d’espoir pour un dialogue inclusif et révélateur d’une rupture silencieuse au sein de la classe politique.

Un engagement historique dans les ANR

Bamada.net-L’URD rappelle d’entrée sa participation active aux Assises Nationales de la Refondation, forum de dialogue politique et social ayant servi de socle aux grandes réformes institutionnelles en cours au Mali. De ce cadre, trois recommandations majeures avaient émergé au titre des mesures politiques et institutionnelles :

  1. La réduction drastique du nombre de partis politiques via des critères plus rigoureux de création et de financement ;

  2. La relecture de la Charte des partis politiques, avec une redéfinition claire du rôle du Chef de file de l’opposition ;

  3. La lutte contre le nomadisme politique, phénomène délétère qui affaiblit la cohérence et la stabilité des institutions.

Ces recommandations constituent, selon l’URD, les fondations d’une véritable refondation de l’espace politique national. Dans cette logique, le parti réaffirme son attachement aux idéaux de démocratie, de rassemblement et de responsabilité.

Une contribution constructive mais vigilante

Suite à une correspondance du Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et du soutien au processus électoral, demandant des propositions écrites en vue de la relecture de la Loi n°05-047 du 15 août 2005 portant Charte des partis politiques, l’URD s’est résolument engagée dans la démarche.

Aux côtés de plus d’une centaine de formations politiques membres de l’IPAC (Cadre d’échange des partis politiques pour une transition réussie) et du FPMP (Front pour la Préservation de la Mission de la Transition), l’URD a participé à l’élaboration d’un document consensuel, porteur de propositions concrètes, soumises au ministère concerné.

Le parti dirigé par l’honorable Gouagnon Coulibaly a également pris part à la conférence de presse explicative autour dudit document. Une manière d’exprimer sa volonté de transparence, mais aussi de peser dans la balance politique, en réaffirmant le rôle central des partis dans l’architecture démocratique malienne.

L’appel au dialogue républicain

Dans son communiqué, l’URD va plus loin en réaffirmant son attachement indéfectible au dialogue politique, pierre angulaire de toute réforme durable. Elle appelle expressément le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, ainsi que les autres partis politiques, à privilégier le cadre de concertation, outil indispensable de cohésion et d’inclusivité.

Cette posture, empreinte de responsabilité et de maturité, vise à éviter les clivages inutiles et les tensions superflues dans un contexte politique et sécuritaire toujours fragile. En effet, le parti se dit conscient des enjeux actuels qui pèsent sur le Mali, tant sur le plan intérieur qu’international.

Une rupture silencieuse avec l’IPAC

Mais au-delà de l’appel au dialogue, le communiqué de l’URD comporte une annonce majeure : le retrait du parti de l’IPAC, acté lors de la réunion du Secrétariat exécutif le jeudi 24 avril 2025. Une décision prise dans un esprit de cohérence stratégique, mais aussi de prudence politique.

L’URD motive ce retrait par la nécessité de ne pas être mêlée à des activités de nature publique telles que meetings, marches, conférences de presse ou points de presse, dans le contexte tendu que traverse le pays. Le parti, qui veut préserver la stabilité sociale, préfère s’en tenir à une posture de vigilance républicaine.

Il s’agit là d’un virage politique notable, qui pourrait augurer d’un redéploiement de la stratégie de l’URD en dehors des grands regroupements politiques actuels. Cette décision pourrait également refléter une divergence de vues avec certaines franges de l’opposition sur la méthode à adopter face à la Transition.

Enjeux pour l’avenir politique du Mali

Le positionnement de l’URD intervient à un moment charnière pour le pays. Entre attentes sociales, urgences sécuritaires, et nécessités institutionnelles, le paysage politique malien est en pleine mutation. La relecture de la Charte des partis politiques pourrait, si elle est bien conduite, permettre un assainissement du champ politique, une revalorisation du rôle des partis, et une reconnaissance plus claire de l’opposition politique.

Toutefois, cette relecture ne saurait se faire sans dialogue sincère et participation effective de tous les acteurs. C’est ce message que semble vouloir faire passer l’URD : avancer, oui, mais ensemble, avec méthode, concertation et respect des règles du jeu démocratique.

 

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Fatoumata Bintou Y

 

Source: Bamada.net

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