Les clignotants pour le décollage de l’Afrique se mettent, un à un, au vert. Et dans un déluge d’initiatives, l’Afrique s’arrachera des pesanteurs du sous-développement, de la misère, de la maladie, de la famine et de l’analphabétisme. Cette réalité interviendra malgré toutes sortes d’obstacles qu’on met sur sa trajectoire. Malgré la stratégie de chaos, du diviser pour régner, malgré les morts, l’Afrique décollera bientôt. Et c’est écrit. Tout comme il était écrit que les Romains domineront le monde. Les Romains ont effectivement dominé le monde. Ils étaient la référence dans le domaine de l’organisation sociale et politique. Ils étaient la première puissance politique, économique et militaire. Qui ne connaît pas Jules César ? Qui ne connaît le droit romain ?
Les romains ont conquis la Grèce, mais ont été surpris de constater que la Grèce avait une civilisation très avancée au point qu’ils ont pris les dieux grecs en changeant tout simplement leurs noms. Ainsi, Zeus, le roi des dieux est-il devenu Jupiter. La Grèce s’est hissée au rang d’une grande puissance qui a pris la première place dans tous les domaines de la pensée humaine.
Des noms sont encore vivaces dans les esprits. Des noms comme Platon (philosophie), Socrate (philosophie et sociologie), Démosthène (art oratoire), Sophocle (dramaturgie), Aristote (philosophie), Homère (l’auteur de l’Iliade et l’Odyssée). Les sciences exactes ont eu leurs représentants comme Pythagore (mathématiques), Thalès (Algèbre), Euclide (géométrie), Archimède (qui a découvert le principe de la poussée qui porte son nom). Nous allions oublier un grand nom, c’est celui d’Hippocrate, le père de la médecine. Les Grecs n’ont-ils pas inventé les Jeux olympiques ? Que sont devenues aujourd’hui ces deux références de la civilisation universelle ?
Rome dont l’épicentre est l’Italie actuelle n’est même pas la troisième économie de l’Europe. Le Grèce est aujourd’hui un petit pays surendetté de l’Europe qui vit au-dessus de ses moyens et dont l’actualité ne parle qu’épisodiquement au rythme de ses crises économiques et financières. Ont-ils dormi sur leurs lauriers ? Toujours est-il que dans la vieille Europe, une autre puissance émerge avec l’Angleterre et la révolution de l’acier et de la sidérurgie, la machine à vapeur, le moteur à explosion et l’électricité. L’Angleterre, une puissance coloniale qui domina le monde jusqu’en Inde et Aux Etats-Unis n’est plus aujourd’hui que l’ombre d’elle-même. Elle a dormi sur ses lauriers.
Des personnes tout venantes, des aventuriers unis par la recherche de l’or et l’appât du gain investissent le nouveau monde : l’Amérique. Ce pays composé de 52 Etats bâtis sur une conscience nationale forte deviendra la première puissance du monde : puissance économique, puissance technologique et militaire. Cette puissance est, à présent, disputée par la Chine qui est parvenue à se hisser à la place de la deuxième économie du monde. Il y a 4 ou 5 ans, on parlait même de la première économie mondiale avec un PIB de plus de 17 000 milliards de dollars. Peut être que, avec un sursaut d’orgueil, les Etats-Unis ont mis le turbo pour conserver leur place. Tôt ou tard, la Chine occupera la première place. Ne dit-on pas d’elle qu’elle est l’usine du monde ? Son commerce avec les Etats-Unis est de 2 ou 3 fois excédentaire.
Qui a dit que quand la Chine s’éveillera le monde tremblera ? La Chine s’est éveillée et le monde est en train de trembler. Avant la Chine, on a parlé du miracle japonais. Le Japon qui, après avoir acheté les licences américaines, puis innové, a envahi le monde par ses automobiles Toyota, Mitsubishi, Nissan… Sans compter sa maîtrise des domaines de pointe de la technologie comme l’électronique.
Reste l’Afrique qui n’a pas inventé la poudre, qui ne fait que 2 % de PIB mondial. Et pourtant, il y a des frémissements qui font que le temps de l’Afrique a sonné. Il y a récemment eu la création de la Zone de libre échange continental (Zlec) qui est le signe de la prise de conscience de ses dirigeants pour une Afrique plus unie, plus solidaire, plus tournée vers la satisfaction des besoins de sa population. Il y a eu, dans la même veine, la création de la monnaie de l’Afrique de l’Ouest (Eco) dont le principe de la mise en place a été décidé par le récent sommet des chefs d’Etat de la Cédéao. A l’occasion, il a été décidé que la création des zones monétaires se fera graduellement à partir de 2020 par les pays qui auront rempli les critères de convergence et l’intégration du continent se fera par cercles concentriques. Le problème de l’Afrique est aujourd’hui la prise de conscience de ses dirigeants. Un autre problème est la transformation sur place de ses immenses ressources naturelles. L’Afrique ne doit plus accepter sa place de fournisseur de matière première dans la division internationale du travail. Pour ce faire, l’accent doit être mis sur l’éducation comme a montré le chemin, le Rwanda de Paul Kagamé. Quoi de plus normal que la civilisation et le développement retournent en Afrique, le berceau de l’humanité !
Boubacar SIDIBE Junior
Source: Aujourdhui-mali