A défaut du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali – dont la tenue à Kidal avait été jadis récusée par la partie malienne -, la capitale de la huitième région du Mali s’apprête à accueillir, aujourd’hui, plus d’un tiers du gouvernement de Transition conduit, soit une dizaine de membres de l’équipe Moctar Ouane. Il s’agit, dit-on, d’un séjour d’à peine 24 heures au cours duquel les illustres hôtes seront logés au pied-à-terre de Kidal pour moins d’une nuitée, à en croire une source proche du Gouvernorat où le nouveau locataire des lieux, Colonel Fodé Malick Sissoko, vient juste de prendre ses quartiers.
Sous la houlette du ministre de la Réconciliation nationale, Ismael Wagué, l’imposante délégation ministérielle comprendra ses collègues en charge de la Défense, de l’Agriculture, de la Jeunesse et des Sports, de l’Administration Territoriale, de la Refondation de l’Etat, de la Femme ainsi que le Commissaire à la Sécurité alimentaire, entre autres. Après un bref entretien avec la représentation locale de la Minusma, le Colonel Wagué et sa suite se rendront chez le troisième vice-président de l’Assemblée nationale avec résidence à Kidal, Mohamed Ag Intalla, qui accueillera ses visiteurs es qualité Amenokal de la population touareg de sa région. Avant de faire cap sur Gao en fin de journée pour un exercice similaire, la délégation aura d’abord passé l’épreuve d’un vif échange avec la population de Kidal, lors d’une conférence des cadres au Gouvernorat où il sera question de recenser les besoins les plus pressants de la région et d’ébaucher des propositions de réponses à travers chaque ministre responsable du secteur correspondant.
Quoi qu’il en soit, la forte présence du gouvernement a Kidal, une première depuis une certaine commémoration des festivités du 22 septembre sous Alpha Oumar Konaré, se veut une illustration de la volonté des pouvoirs de la Transition d’atteindre des paliers jusqu’ici non non franchis dans le retour tant annoncé de l’administration d’Etat dans cette zone. Toutes choses qui passent par un dénouement des blocages qui pèsent sur l’armée reconstituée, une problématique dont il sera question pendant la visite des membres du gouvernement dans l’Adrar.
Seul bémol, l’élan de la normalisation avec Kidal est quelque peu émoussé par une posture très étrange de la CMA qui, au moment où nous mettions sous presse, n’avait pas encore rassuré de sa pleine percolation à l‘événement de Kidal. Tout indique, en clair, que les ténors de ce mouvement armé vont briller parleur absence à la conférence des cadres historique qu’animeront l’impressionnante brochette de ministres de la République mobilisée dans leur ville. Il nous revient, de source concordante, que la Coalition des Mouvements de l’Azawad estime simplement qu’une délégation à l’échelle ministérielle ne saurait se hisser à son niveau en tant qu’interlocutrice des plus hautes autorités maliennes.
Avant sa rencontre avec les forces vives de la huitième région, la délégation aura toutefois un entretien parallèle à huis-clos avec les principaux responsables de l’entité dirigée par Bilal Ag Acherif et d’Algabass Ag Intalla. Lesquels échanges, à en croire notre source, pourrait porter sur le malentendu né de la mise en place du CNT et les voies et moyens de les surmonter. Ainsi, les griefs soulevés en son temps sur la représentativité de la CMA au sein de cet organe législatif, à défaut de trouver une réponse dans une compensation par des positions administratives, pourraient n’être solutionnés que par une relecture de la Charte de Transition en vue de faire de la place aux entités qui ne s’y reconnaissent pas encore.
A KEÏTA
Source : Le Témoin