Comme prévu, la coalition pour l’Alternance et le changement et d’autres formations politiques, associatives ont décidé de marcher le samedi 02 juin 2018. Le gouvernement du Mali qui a refusé l’autorisation sous prétexte de l’Etat d’urgence a violemment réprimé la marche à travers les forces de l’ordre. Ladite répression a fait plus d’une trentaine de blessés dont trois policiers.
Très nombreux et avec une quantité importante de Gaz lacrymogène, les forces de l’ordre, occupaient tous les passages prévus par les marcheurs. Ils sont préparés pour bien mater les marcheurs, y compris les leaders politiques de l’Opposition. Très tôt le matin, des policiers s’en sont pris à Etienne Fakaba Sissoko, lui ont tabassé et laissé pour mort selon la victime. Ce dernier a perdu connaissances durant des heures. A la même heure, une femme engagée pour le changement, membre influente de la plateforme debout sur les remparts, Mme Coulibaly Founè Wadjidjé a eu même le sort que son camarade de lutte, Etienne Fakaba Sissoko. Elle a aussi été tabassée par des policiers.
A l’heure indiquée de la marche, les manifestants, n’ayant pas accès à la place de la liberté, le point de départ, se sont regroupés au siège de l’ADP-Maliba.
C’est là-bas que ce qui pourrait être évité est arrivé. Les policiers, en voulant disperser la marche, ont fait recours au gaz lacrymogène. Jeunes, femmes, journalistes, Soumaila Cissé, Tiebilé Dramé, Mamadou Igor Diarra, Mohamed Ali Bathily, Alou Boubacar Diallo…tout le monde a été gazé. Certains ont été tabassés jusque dans la cour de l’ADP-Maliba. Même les femmes enceintes n’ont pas été épargnées.
Selon une source de l’hôpital Gabriel Touré, il y’a une trentaine de blessés. Les premiers à être admis à l’Hôpital sont entre autres : Etienne Fakaba sissoko , Mariam Traoré , Moussa Bouare (journaliste), Mama Doumbia, Modibo Kane Cisse 25, Awa Dabo, Tara Dembele , Rokia Konate , Moussa Coulibaly , Almamy Sidibe , Souleymane Traoré , Mamadou Igor Diarra, Bamakan Sissoko, Fati Maiga , Assetou Traoré et sgt stagiaire Marcelle Diarra. Après ceux-ci, d’autres blessés ont été enregistrés.
Certains leaders politiques ont dénoncé avec la dernière rigueur la répression de la marche. « Cette répression montre le visage dictatorial d’IBK. IBK et son premier ministre Boubeye ont violé la loi qui nous autorise à faire des marches pacifiques », fustige Nouhoum Togo. « Ils veulent tricher les élections et pour éviter une contestation des résultats, ils commencent la répression dès maintenant pour faire taire les gens. Nous n’allons pas accepter », a-t-il ajouté.
Pour Mohamed Ali Bathily , ancien collaborateur d’IBK, cette attitude est inacceptable car les Maliens se sont battus pour avoir ce droit en 1991.Il ne peut et ne doit être violé par qui que ce soit. « Les gens ne sont pas sortis pour faire des casses, ils sont sortis pour réclamer la tenue d’élections libres et transparentes. Où est le problème dans tout ça », s’interroge-t-il. L’ancien ministre ajoute : « comment se fait-il que quand IBK organise des cérémonies, il n’y a pas question d’état d’urgence mais si c’est les autres, on nous parle d’état d’urgence ».
En tout cas, les organisateurs restent déterminés pour réclamer la tenue d’élections libres et transparentes et la libération de l’ORTM de la colonisation d’IBK. Ils exigent la démission du Premier Ministre. Une prochaine marche prévue le 08 juin.
Boureima Guindo
Le Pays