Dans un communiqué signé par son porte-parole, Yaya Sangaré, «le Gouvernement de la République du Mali informe l’ensemble de l’opinion nationale et internationale que sur les instructions du Président de la République, S.E M. Ibrahim Boubacar Kéita, Chef de l’État, une Cellule de Crise pour la libération de l’honorable Soumaïla Cissé et de ses compagnons a été mise en place.
Présidée par M. Ousmane Issoufi Maïga, ancien Premier ministre, cette cellule de crise a pour mission d’assurer la coordination de l’ensemble des actions en vue de la libération du Chef de file de l’opposition politique et de ses compagnons», détaille le communiqué.
«Le Gouvernement de la République du Mali mettra tous les moyens en œuvre pour ramener sains et saufs l’honorable Soumaïla Cissé et ses compagnons à leurs familles. Le Gouvernement exprime sa compassion et sa solidarité aux familles et proches de nos concitoyens privés de leur liberté et lance un appel à toutes les bonnes volontés de s’impliquer pour leur libération», conclut le texte daté du 31 mars 2020.
Entre Nous : Le gouvernement tend la sébile….
Le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, a annoncé dans un communiqué daté du 30 mars, la création d’un fonds spécial Covid-19 au Mali par le Premier ministre, chef du gouvernement sur instruction du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. Ce fonds spécial est logé à la Banque Malienne de Solidarité BMS-Sa. «Le Premier ministre précise que ce compte est également ouvert à l’intention de toutes les bonnes volontés qui souhaitent soutenir la lutte contre le Coronavirus (COVID-19) au Mali », précise le ministre porte-parole du gouvernement.
Une façon d’appeler les citoyens à mettre la main à la poche. Le principe de contribution adopté par le gouvernement est volontaire. Ceux qui ont les moyens peuvent déposer quelque chose dans l’écuelle. Encore que bien avant cet appel à contribution, certains opérateurs économiques et entreprises s’étaient déjà manifestés. Ainsi, Tidjani Ben Al Houssein a-t-il offert un chèque de 100.000.000 FCFA au gouvernement pour soutenir la lutte contre le COVID19. Un don salué par le Premier ministre Dr Boubou Cissé.
Le communiqué du ministre porte-parole du gouvernement ne donne pas d’autres détails. Les 6. 300. 000. 000 de FCFA annoncés par le chef de l’Etat lors de la session extraordinaire du Conseil supérieur de la Défense nationale sont-ils déjà versés dans ce compte ? Ce fonds va servir à quoi ? Qui va utiliser les sous ? Va-t-il assurer la prise en charge des personnes infectées ? Équiper les hôpitaux et autre structures sanitaires ?
Mieux, pourquoi le président IBK, le Premier ministre et les membres du gouvernement ne renoncent-ils pas, pendant un ou deux mois, à certains de leurs avantages pour alimenter ce fonds ? Autant de questions auxquelles il faut trouver rapidement des réponses.
Il est important que le président de la République et son gouvernement fassent preuve d’initiative en anticipant sur les conséquences négatives de certaines mesures prises dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus. En Mauritanie et au Niger, les présidents Issoufou Mahamadou et Ould Ghazwani ont pris de bonnes décisions qui pourraient servir d’exemples.
Au Niger, il y a le report de la date du paiement de la vignette à fin juin 2020 au lieu du 31 mars, la suspension des contrôles fiscaux sur place pendant deux (2) mois à compter du 1er avril 2020, l’exonération de la TVA sur le transport terrestre interurbain pendant toute la durée de la suspension de l’activité, le report au 1er mai du paiement de l’impôt synthétique, la prise en charge par l’Etat pour les mois d’avril et de mai des factures d’électricité et d’eau pour les tranches sociales, le renforcement du plan de soutien annuel pour soutenir les personnes vulnérables à travers la distribution gratuite des vivres et la vente à prix modéré.
En Mauritanie, le président Mohamed Ould Cheikh Ghazwani va verser son salaire de trois mois dans la caisse de solidarité contre le Covid 2019, le Premier ministre donnera deux mois et les ministres contribueront à hauteur d’un mois de salaire.
La fermeture des lieux de plaisir et de distraction, des commerces et restaurants dans le cadre du respect du couvre-feu provoquera un choc social et économique que le gouvernement doit amoindrir à travers la prise d’importantes décisions. Sans de telles décisions, l’après-coronavirus sera difficile à gérer et les mesures ainsi prises pourraient altérer davantage le climat social. Il urge de poser des actes forts pour désamorcer cette bombe. Surtout que la pandémie du Coronavirus survient dans un contexte caractérisé par des grèves à répétition dans le secteur public dont la plus emblématique est celle des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016.
Chiaka Doumbia
Le Challenger