La décision du président Macky Sall de repousser la présidentielle au Sénégal suscite toujours une vive contestation.
Au Sénégal, des heurts ont éclaté ce vendredi entre les forces de sécurité et des groupes de jeunes qui voulaient se rassembler près de la place de la Nation à Dakar. Des heurts qui interviennent après l’annonce du report de la présidentielle par le président sénégalais, Macky Sall.
La mobilisation contre le report de l’élection présidentielle s’est élargie aux religieux, toutes confessions confondues. Les prêtres, dans leurs homélies, ont réitéré un appel de l’archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye.
Les réligieux mobilisés
‘’L’appel que je lance, c’est d’abord à l’adresse de ceux qui nous gouvernent. Ils sont au service du bien commun. Ce que nous voulons, aujourd’hui, c’est la paix. Mais la paix ne peut provenir que dans la justice et dans la vérité. Et pour cela, qu’on ne soit pas victime de manigance politique, mais que l’intérêt supérieur de la nation prévale sur tout autre calcul politique” avait lancé Monseigneur Benjamin Ndiaye.
Ce vendredi est également le jour de la grande prière musulmane. Contrairement à ce qui avait été annoncé, tous les fidèles n’étaient pas habillés en blanc, mais ils étaient nombreux au rendez-vous.
L’imam Moctar Ndiaye, chargé de communication de l’Association nationale des imams et oulémas du Sénégal, rappelle que les religieux ont toujours joué un rôle important de régulateur dans la société.
‘’A l’heure où nous sommes, nous n’avons pas le droit, en tant que religieux, de croiser les bras et de nous taire jusqu’à ce que le pays bascule dans une instabilité sans précédent. Si nous le faisons, nous allons faillir à notre mission première de régulateur. C’est pourquoi nous demandons solennellement au président de la République, son excellence Macky Sall, qui a d’ailleurs beaucoup fait pour ce pays, de reculer par rapport à sa décision” explique Moctar Ndiaye.
De possibles répercutions
Par ailleurs, l’appel au débrayage a été suivi dans la plupart des écoles publique, à Dakar comme au lycée Thierno Saîdou Nourou Tall.
‘’Nous, on ne fait que constater et on envoie les statistique à la hiérarchie” explique François Kancola Gomis, le censeur du Lycée Thierno Saîdou Nourou Tall qui précise que d’ailleurs, la hiérarchie demande des statistiques au sujet des enseignants qui ont observé et ceux qui ont fait cours. Selon lui “si cela perdure, il y aura des conséquences pour les élèves, pour les parents et pour l’école sénégalaise“.
Pour apaiser cette crise politique, l’église catholique, les bureaux des imams et oulémas ont prévu de faire un communiqué conjoint pour inviter les Sénégalais à une campagne civilisée, dans la prière et le respect.
DW