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UN NOUVEAU SOMMET SUR LE MALI PREVU CE MOIS : quand les « leaders de la Cedeao » marchent à contre-courant de l’Histoire

Un sommet de la Cedeao sur le Mali est prévu en ce mois de mars 2022. Que vont-ils décider encore ? Comment faire quand on marche à contre-sens de l’évolution des choses ? Voilà autant de questions qui valent leur pesant d’or.

Depuis les sanctions contre le Mali, les vaillants « leaders de la Cedeao » se rendent compte qu’ils sont entrain de marcher à contre-courant de l’Histoire. Ils ne s’attendaient, certainement pas, à cet impressionnant élan de solidarité communautaire envers le Mali. Les hauts fonctionnaires communautaires, bien payés sur les cotisations des pays membres, issues des impôts, taxes et droits de douanes et les chefs d’État perchés au sommet de l’Institution, semblaient avoir oublié la « vocation première » de la Cedeao, à savoir le développement économique et social.

Lors des « grandes messes » et autres rencontres, on se félicite d’être sur la bonne voie, celle de la démocratie pendant que les populations souffrent de la misère. Le cercle de la pauvreté ne cesse de s’agrandir, faute de projets économiques d’envergure. On assiste à la naissance d’une « communauté des institutions et dirigeants » et d’une « communauté des peuples ». Le fossé entre les deux ne fait que s’agrandir.

Pour les sanctions imposées au Mali, les vaillants ‘leaders communautaires » méritent le Prix Nobel pour leur « innovation ». En règle générale, toute sanction repose sur la violation de textes de lois. Eux, ils ont réussi à prononcer des sanctions qui ne reposent sur aucune loi. Quelle prouesse ?

Mais en fait, quel regard portent-ils sur eux, ceux-là même pour qui se battent contre les sœurs et frères Africains ? Est-ce qu’ils se posent la question « : de quoi avons-nous l’air » ?

Par ces agissements, ils ont affaibli la Cedeao, au point qu’elle agonise. Quelle crédibilité peut-on encore lui accorder ? Il est prévu que les chefs d’État se réunissent en mars 2022 sur le Mali. Que pourraient-ils décider encore ?

  1. Faire marche arrière pour revenir sur des sanctions illégales ? C’est la position de la sagesse, de la grandeur et surtout de l’intelligence pour sauver ce qui peut l’être encore de la Cedeao.
  2. Renforcer les sanctions ? Rien ne surprendrait plus les Maliens de part de la Cedeao.
  3. Trouver une solution intermédiaire, un « modus vivendi », tout en réfléchissant à l’avenir de l’institution communautaire.

Quelle que soit la décision, nous Maliens sommes là, « droits dans nos bottes ». On s’adapte, on s’ajuste, on trouve des solutions « nouvelles » à nos problèmes.

On se rend compte que les braves populations des pays voisins, qui ont été à nos côtes, en souffrent aussi comme nous. Nous compatissons à leurs souffrances. Vivement des dirigeants « plus nationalistes » dans nos pays.

Dans tous les cas, il est fort à parier que plus rien ne sera comme avant.

L’Institution a pris un sérieux coup, surtout en termes d’image, de crédibilité et de confiance dans les dirigeants.

Trois solutions sont envisageables pour la tirer d’affaires :

  1. Procéder à une deuxième révision du Traité après celle de Cotonou et des deux Protocoles Additionnels. Il faudrait bien être précis sur les fautes et les sanctions.
  2. Procéder à une « dissolution sans liquidation ». Elle consisterait à mettre fin à la Cedeao dans son format actuel. On garde le « patrimoine ». Un autre Traité et une « nouvelle » communauté verraient le jour dans les locaux de la. Cette approche signifierait que celle-ci est tellement fissurée qu’il est très difficile de la rafistoler. En effet, la profondeur de certaines relectures équivaudrait à une élaboration.
  3. Procéder à une « dissolution-liquidation ». On la dissout. On réalise l’actif pour rembourser le passif. Cela signifierait tout simplement que la Cedeao a démontré toutes ses limites, qu’elle n’est plus utile. Le bilatéralisme prend sa place.

En tout état de cause, quelle que soit la solution retenue, en tirant les leçons de ces turbulences, il est de la plus haute importance que l’institution revienne à son « cœur de métier » le développement économique et social des pays membres. La démocratie est « un des fruits » du développement économique et social. La Cedeao est une œuvre de très bonne conception. Infiltrée, elle est devenue une arme très dangereuse. Il est vrai que les dirigeants passent alors que les peuples demeurent. Au stade actuel, la Cedeao crée plus de misères aux populations de la communauté qu’elle n’apporte de bonheur.

Siné DIARRA, Expert-comptable, Essayiste

Source: Le Démocrate

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