En dépit des innombrables ressources énergétiques dont disposent les pays membres de l’Union économique monétaire ouest-africaine (Uemoa), les populations de l’Union restent confrontées à de sérieux problèmes d’accès à l’électricité. Conscients de cette réalité, les autorités de l’Uemoa ont créé suivant décision n°02/2012/CM/Uemoa du 10 mai 2012, le Comité régional des producteurs, transporteurs et distributeurs d’électricité (CRPTDE). Chaque année, ce Comité tient une réunion visant à analyser et à étudier les difficultés énergétiques auxquelles font face les pays membres de l’espace.
C’est dans cette optique que la capitale malienne a abrité hier la 6è réunion du CRPTDE. La rencontre, présidée par le secrétaire général du ministère de l’Énergie et de l’Eau, Moussa Cissé, s’est déroulée dans un hôtel de la place. C’était en présence du directeur général chargé des Énergies et des mines de la Commission de l’Uemoa, Lassane Ouédraogo, de la directrice nationale de l’Énergie du Mali, Mme Théra Aminata Fofana, du représentant de l’Energie du Mali (EDM sa), Ladjo Sogoba et de plusieurs acteurs du secteur de l’Énergie de notre espace commun. Deux jours durant, les participants vont examiner et finaliser le règlement intérieur du CRPTDE en vue de sa signature par les pays membres. Chose qui est une des recommandations de la session 2018, tenue à Abidjan en Côte d’Ivoire. Les experts passeront également en revue les autres recommandations de la session d’Abidjan. Ce qui permettra aux acteurs de faire le bilan global de l’année du Comité, selon Lassane Ouédraogo. Ajoutant que les acteurs seront aussi sensibilisés sur les défis à relever pour le bon fonctionnement du CRPTDE.
Pour le secrétaire général du ministère de l’Énergie et de l’Eau, les défis présents invitent les pays membres de l’Uemoa à l’union des forces. La mutualisation des efforts permettra à l’Union de bâtir des projets communs et de mobiliser ensemble les financements nécessaires pour « faciliter l’accès à l’énergie à nos populations », a ajouté Moussa Cissé. Il n’a pas manqué d’inviter les participants à des échanges francs et participatifs sur les défis énergétiques de l’Union commune à nos États.
Prenant la parole au nom de la Société nigérienne de l’électricité, Aldjouma Cissé Ibrahim, a reconnu que le Niger, comme dans tous les autres pays membres de l’Uemoa, est confronté à des défis énergétiques majeurs. À titre d’exemple, il a révélé que le taux d’accès à l’électricité est au tour de 13%, contre un taux de couverture estimé à 40%. Aldjouma Cissé Ibrahim a précisé que ce taux est d’environ 1% en milieu rural. Face à ces défis énergétiques, le représentant nigérien chargé de la planification au niveau de la Société nigérienne d’électricité a fait savoir que l’État nigérien a adopté une stratégie nationale visant à doubler le taux d’accès actuel à l’électricité d’ici à 2023. Selon le planificateur, la mise en œuvre de cette stratégie nationale verra la réalisation à travers le pays des centrales solaires et hydrauliques.
Au Mali également, l’électricité est un bien rare. L’ambition de notre pays, selon la directrice nationale de l’Energie est de couvrir à 100% tout le territoire national en électricité. Mais pour le moment, cette vision est loin d’être réalité, a avoué Mme Théra Aminata Fofana. Pour l’atteindre, la directrice nationale de l’Energie a listes plusieurs projets qui sont en cours de réalisation. Elle a, entre autres, cité l’interconnexion Guinée-Mali qui permettra à notre pays d’importer au moins 150 MW vers la Guinée.
La ligne Sikasso-Bougouni-Sanankoroba-Bamako renforcera les capacités énergétiques du Mali, a assuré Mme Théra Aminata Fofana. Ajoutant que plusieurs centrales solaires et thermiques seront construites sur l’ensemble du territoire national.
Amadou B. MAÏGA
Source: Journal l’Essor-Mali