Un des pays à avoir joué un rôle principal dans la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) le 25 mai 1963, l’ancêtre de l’Union africaine (UA) commémoré par un sommet spécial ouvert samedi à Addis-Abeba, la Guinée-Conakry selon son actuel président Alpha Condé salue la fin de la colonisation et de l’apartheid, parmi les points positifs du parcours mené.
Dans un entretien exclusif samedi à l’occasion de cet événement à Xinhua, le président Condé qui a accédé au pouvoir en 2010, dénonce cependant les égoïsmes de ses pairs qui, accrochés à la souveraineté de leurs pays, bloquent la réalisation de l’unité continentale, qui représentait le plus grand objectif visé par la mise en place de l’organisation panafricaine.
Question : Monsieur le président, la Guinée sous le président Ahmed Sékou Touré a été l’un des pays qui ont joué un rôle principal dans la création de l’Organisation de l’unité africaine en mai 1963. Pour vous, que marque ce jubilé d’or qui se célèbre ici à Addis-Abeba ?
Réponse : Pour nous, c’est extrêmement important, au moins nous avons réussi deux choses : la fin de le colonialisme et la fin de l’apartheid. Malheureusement, l’autre objectif qui est l’ unité africaine, nous n’avons pas réussi et je pense que si on avait écouté Nkrumah, on ne serait pas là aujourd’hui. Mais je pense quand même qu’avec la nouvelle génération on pourra arriver à l’unité africaine.
Q : Selon vous, qu’est-ce qui n’a pas marché ? R : Je pense que chaque chef d’Etat tient plus à la souveraineté de son pays qu’ à l’abandon d’une partie de sa souveraineté pour un collectif. Aujourd’hui où il y a de grands ensembles, si nous restons dans nos petits Etats, on n’a aucune, si on dit que l’Afrique doit changer le monde, faudrait-il qu’on soit unis.
Q : Il y a une question cruciale qui est de ces jeunes Africains qui meurent dans le désert et dans la mer pour tenter de quitter leurs pays pour un supposé eldorado ailleurs. Est-ce que ce phénomène ne méritait pas de figurer au programme des discussions du présent sommet ?
R : Il faut qu’on aborde les problèmes de la jeunesse, parce que j’ai dit à mes confrères qu’on a une bombe sous nos pieds, c’ est la jeunesse africaine qui est aujourd’hui cultivée, qui s’ informe de ce qui se passe dans le monde. Si on ne résout pas les problèmes de la jeunesse, ça va nous faire sauter tous. Donc, il est très important aujourd’hui qu’on se penche sur la jeunesse.
Q : Et que dites-vous à propos d’un engagement ferme pour la suppression des barrières à la libre circulation des personnes et des biens qui freine l’intégration continentale ?
R : Bien sûr que c’est un dossier crucial auquel il faut s’ attaquer avec force.