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Turquie : vers un contrôle plus strict d’internet

Bannière censure Tunisie internet web

Instaurer un contrôle encore plus strict sur internet, telle est l’ambition affichée du projet de loi soumis, ce jeudi 9 janvier, par le gouvernement au Parlement turc. Un projet de loi qui marque une étape supplémentaire dans le verrouillage d’un internet.

Limiter l’accès aux sites de partage de vidéos, surveiller les recherches des internautes sur le web et les réseaux sociaux, et bloquer certains mots-clés : le projet de loi soumis ce jeudi par le gouvernement au Parlement turc projette de verrouiller encore plus un accès à internet déjà limité. Avec déjà plus de 7 000 sites bloqués et plus d’une centaine de mots-clés bannis des moteurs de recherche, la Turquie figure, depuis 2010, sur la liste des Etats placés « sous surveillance » par l’organisation française Reporters sans frontières pour leur propension à censurer le Net.

L’argument avancé par le gouvernement : la régulation d’internet permettrait de « protéger la famille, les enfants et la jeunesse des informations qui, sur internet, encourage la consommation de drogues, les abus sexuels et le suicide ». Avec en principale ligne de mire, les sites de partages et les réseaux sociaux. Mais le projet de loi prévoit non seulement d’octroyer le pouvoir à l’autorité gouvernementale des télécommunications, de limiter l’accès aux sites de partage de vidéos, mais surtout de conserver pendant deux ans un dossier des activités de chaque internaute, sur le web ou les réseaux sociaux, recensant les sites qu’il a visités et les mots-clés qu’il a utilisés.

Selon le journal Hürriyet, proche de l’opposition, le gouvernement envisagerait également de créer une nouvelle entité à laquelle tous les fournisseurs d’accès à internet seraient contraints d’appartenir. Un moyen de contrôler directement à la source la distribution de certaines informations. Car en Turquie, beaucoup de sujets restent très sensibles : l’armée, la nation, la question de la minorité kurde sont censurées en ligne. Une liste qui semble d’ailleurs s’allonger. Dans son Rapport sur la transparence, publié le mois dernier, le géant de l’internet Google a constaté une augmentation de 966% des demandes de retrait d’informations, sur les six derniers mois, de la part des autorités turques. La Turquie a ainsi été classée, avec la Chine, au premier rang des censeurs du web par Google.

 

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