CHRONOLOGIE Depuis le 20 juillet dernier et l’attentat de Suruç, le pays est secoué par un cycle de violences entre la guérilla kurde et l’armée turque…

Des violences qui ne s’arrêtent pas. La Turquie a été secouée ce lundi par une série d’attaques, alors que le pouvoir turc intensifie sa campagne contre les rebelles kurdes. Depuis le 20 juillet et l’attentat de Suruç, le pays est secoué par un cycle de représailles entre la guérilla kurde et l’armée turque. Rappel des événements.

• 20 juillet

La Turquie est rattrapée par le conflit en Syrie qui se déroule depuis plus de quatre ans à ses portes : un attentat frappe Suruç, près de la frontière syrienne, faisant 32 morts et une centaine de blessés. Le président Recep Tayyip Erdogan dénonce une « attaque terroriste », le pouvoir évoquant un attentat suicide qu’il attribue à Daesh. Début de manifestations, réprimées par la police, pour dénoncer la politique syrienne d’Erdogan, accusé de complicité avec les djihadistes.

• 22 juillet

La guérilla kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) revendique le meurtre de deux policiers retrouvés morts à leur domicile dans le Sud-Est, présentant son opération comme une « action punitive ». Le PKK accuse en effet les forces de l’ordre turques de ne pas protéger la population locale, comme lors de l’attentat de Suruç

• 23 juillet

Des djihadistes ouvrent le feu à partir de la Syrie sur un poste-frontière de l’armée dans la région de Kilis. Des chars turcs tirent aussitôt sur des positions tenues en Syrie par Daesh.

• 24 juillet

Ankara lance une « guerre contre le terrorisme » affirmant viser simultanément la guérilla kurde et Daesh en Syrie. Mais les raids aériens qui suivent se concentrent sur le PKK, seuls trois ayant été officiellement signalés contre Daesh. Début d’une vague d’arrestations visant des rebelles du PKK, des membres présumés de Daesh et des militants d’extrême gauche. Quelque 1.300 personnes ont été arrêtées depuis.

• 25 juillet

« Les conditions du maintien du cessez-le-feu ont été rompues », affirme la branche armée du PKK.

• 27 juillet

Les frappes aériennes turques peuvent « modifier l’équilibre » en Syrie et en Irak, estime le Premier ministre Ahmet Davutoglu. Ankara et Washington sont d’accord pour éliminer Daesh du nord de la Syrie, avec pour objectif « d’établir une zone débarrassée de Daesh et d’améliorer la sécurité et la stabilité le long de la frontière », selon un responsable militaire américain.

• 28 juillet

Le président Erdogan juge « impossible » de poursuivre le processus de paix avec les Kurdes tant que les rebelles du PKK continuent à procéder à des attaques meurtrières contre policiers et militaires. L’Otan assure son allié turc de sa « forte solidarité » face au « terrorisme ». Mais certains participants plaident en faveur d’« une réponse proportionnée » au PKK.

• 29 juillet

Ankara donne aux Américains le feu vert effectif à l’utilisation de la base aérienne d’Incirlik afin de mener des frappes en Syrie contre Daesh.

• 2 août

Une attaque suicide contre une gendarmerie fait au moins deux morts et 31 blessés, sleon un bilan officiel des autorités turques. Elle est revendiquée par le PKK, qui fait état « de dizaines de soldats tués ».

• 5 août

La Turquie annonce qu’elle va bientôt lancer une « lutte d’envergure » contre Daesh dans le nord de la Syrie, où un drone américain bombarde une cible.

• 9 août

Les Etats-Unis déploient pour la première fois des chasseurs F-16 et un contingent de 300 militaires sur la base d’Incirlik pour lutter contre Daesh.

• 10 août

Le gouvernement turc accuse un groupe d’extrême gauche d’être responsable del’attentat contre le consulat américain à Istanbul, et les rebelles kurdes de l’attaque contre une station de police (quatre morts). Depuis le début des attaques du PKK, plus d’une vingtaine de membres des forces de l’ordre ont été tués. Environ 390 combattants du PKK ont été tués en deux semaines de raids (agence gouvernementale turque).

Source: 20minutes