Le juriste Kaïs Saïed a remporté l’élection présidentielle en Tunisie avec 72,71 %, selon les résultats officiels, face à son adversaire Nabil Karoui. Une victoire qui s’inscrit dans un rejet massif de la classe politique actuelle.
L’élan anti-système du premier tour s’est poursuivi ce dimanche par le rejet de ce qui représentait encore aux yeux des électeurs l’élite en place les grandes familles, la classe privilégiée. Au vote pour Kaïs Saïed, massif tout de même, s’est donc ajouté le vote anti-Karoui qui a pris de l’ampleur.
La suite de 2011
Les électeurs essaient un nouveau visage, osent un nouveau virage dans ce jeune processus démocratique. L’insupportable était devenu invivable. Toute proportion gardée, la source, l’ampleur et l’impact de ce soulèvement par les urnes sont comparables à ce qui s’est passé en janvier 2011. Le pouvoir a certes, changé de main à la chute de la dictature, mais il n’est pas revenu au peuple. Et la jeunesse notamment, à l’origine de la fuite de Ben Ali, n’a jamais été intégrée à l’essor du pays.
L’arme du peuple
Cet acte II de la révolution, par les urnes, appelle finalement une révolution économique qui n’a jamais eu lieu. La pauvreté et les difficultés financières, nombre de Tunisiens sont prêts à les accepter un temps s’ils savent que l’effort participe à des lendemains meilleurs. Or ce n’était pas le cas jusqu’à présent. Face à ces situations vécues comme des injustices, le droit qu’incarne le juriste Kaïs Saïed est devenu la nouvelle arme du peuple qui lui offre une légitimité incontestable.
Il a des connaissances excellentes pour les droits de l’homme, la justice. C’est ce que le peuple tunisien veut.