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Fausse couche : un mal qui ronge les femmes

La grossesse est un événement heureux pour tous les couples. Mais il devient un cauchemar lorsque la femme perd son enfant lors du premier trimestre de grossesse. Dans ce billet, une de nos blogueuses partage sa propre expérience.

En juin dernier, j’apprends que je suis enceinte de 6 semaines. Ma joie ne pouvait être feinte. Pourtant, quelques semaines après, tout a basculé. Alors que j’entame le troisième mois de grossesse, j’apprends que j’ai fait une fausse couche après une consultation à l’hôpital suite à des petits saignements.

Depuis, tout mon monde s’est effondré. Comme moi, des centaines de femmes ont vécu une ou deux fois cette mésaventure. Faire une fausse couche est une expérience très douloureuse, qui entame le mental des femmes.

Réalisme doublé de superstition

Selon les statistiques, les fausses couches du premier trimestre, très fréquentes, touchent au moins une femme sur quatre. Certaines femmes expliquent même cet accident en faisant appel à la superstition. « A cause des fausses couches, nos mamans nous disent de cacher notre grossesse jusqu’à la naissance au risque de perdre son bébé. Elles nous demandent d’éviter les mauvaises langues et de prier en silence afin que la grossesse puisse arriver à terme », explique Aïssata, jeune femme mariée.

Dans un centre de santé, en commune I du district de Bamako, le gynécologue, M. Touré me fait savoir que la femme enceinte doit extrêmement faire attention au cours du premier trimestre : « La fausse couche, en elle-même, n’est pas exceptionnelle si elle n’est pas récurrente chez la patiente. Le plus dur, c’est le suivi mental des femmes après la fausse couche, car c’est traumatisant », explique-t-il.

Un choc pour les couples

Depuis, les cauchemars sont quotidiens chez moi. Je revis des douleurs, les saignements, la table d’accouchement pour extraire les restes du fœtus. Tout me revient comme dans un film. J’ai vraiment du mal à me défaire de cette pensée.

Une fausse couche a même ôté à mon amie, Mata, le gout de retomber enceinte : « J’ai peur de retomber enceinte et de vivre cette situation. Je pleure toute seule. Tout le monde pense que c’est normal, pendant que pour moi c’est la fin du monde », se lamente-t-elle

Suivi psychologique

La plupart des femmes font une dépression après une fausse couche. Cetlle-ci se poursuite jusqu’à ce qu’elles contractent une nouvelle grossesse. Dans certains cas, jusqu’à l’accouchement. Pour le Dr. Touré, un suivi psychologique des patientes est primordial pour leur permettre de surmonter cette dure épreuve : « Ces femmes ont besoin d’une véritable assistance. Elles ont aussi besoin d’un médecin pour les rassurer »

Au Mali, nous négligeons les répercussions mentales des différentes situations qui affectent la personne humaine. Nous remettons tout ou presque sur le compte de la superstition.  Il est pourtant important qu’on assiste psychologiquement les femmes affectées par la fausse couche.

 

Source: benbere

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