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Tropicale Amissa Bongo : l’épreuve qui porte haut les couleurs des coureurs africains

coureurs cycliste Tropicale Amissa Bongo marché ville Oyem Gabon.

En 2006, ils étaient peu nombreux à croire à ce pari fou : créer une course qui verrait les cyclistes professionnels européens venir au Gabon. Neuf éditions plus tard, c’est une réussite. Mieux, cette course a permis aux coureurs africains de progresser plus vite. Explications.

Si aujourd’hui le Maillot jaune actuel sur la Tropicale se nomme Luis Léon Sanchez, un Espagnol au palmarès bien fourni, les Africains sont désormais loin d’être ridicules. Mais pour en arriver là, il a fallu que des gens croient à cette aventure. A commencer par Philippe Crepel, directeur de l’épreuve. « C’est l’ensemble du cyclisme africain qui est tiré vers le haut », s’enthousiasme-t-il.

Ce Nordiste, dingue de vélo et amoureux de ce continent pense qu’« être confronté à un champion comme Sanchez, c’est une référence ». Et l’ancien cycliste professionnel n’hésite pas à donner comme exemple l’Erythréen Natnael Berhane, actuellement troisième au classement général et premier Africain.

Le Gabon, un exemple à suivre…

Avec La Tropicale, le Gabon a permis aux nations africaines de participer à une course de niveau international. Pourtant, il est évident que certains pays doivent continuer à travailler comme le pays hôte, le Cameroun, le Burkina Faso ou encore la Côte d’Ivoire. « Depuis la création de cette épreuve, on voit tout de même ces nations progresser. Si elles sont à leur place dans la hiérarchie, elles ont pourtant évolué », insiste Philippe Crepel.

Pour preuve, la très belle 6e place, mercredi, de Rasmané Ouedraogo lors de la troisième étape entre Ndjolé et Lambaréné avec un parcours très exigeant et un rythme de course élevé. « Il nous manque de l’expérience et la possibilité d’affronter des professionnels, nous dit le coureur Burkinabè, sous la chaleur de la ligne d’arrivée. Ça me fait plaisir d’être là aujourd’hui, ça me donne de l’expérience. On va tenter de maintenir notre forme pour être à la hauteur des Européens jusqu’à la fin ». Le Camerounais, Damien Tekou, qui a fait six éditions avoue que « ce n’est pas facile » et que « ça va très vite ». Selon lui, les coureurs européens ont préparé cette course car c’est devenu un rendez-vous important dans le calendrier. « On apprend avec eux », reconnaît-il aussi.

Une belle surprise pour Bernard Hinault

« Il y a six ans, la première fois que je suis venu, je n’aurais jamais imaginé qu’un coureur africain puisse être dans le coup pour gagner La Tropicale », avoue un des plus grands champions français du cyclisme, Bernard Hinault, encore présent aujourd’hui. « C’est bien de voir que l’Erythrée, avec de jeunes coureurs, le Rwanda ou encore l’Afrique du Sud sont désormais dans le coup », se félicite le quintuple vainqueur du Tour de France.

« Quand j’ai vu l’Erythréen Daniel Teklehaimanot gagner à Lambaréné en 2011, je me suis ditça y est, ils arrivent », raconte Hinault. « Les cyclistes professionnels sont aussi là pour montrer que le cyclisme n’existe pas qu’en Europe. Il faut donner un coup de pouce à ces pays émergents du vélo. S’ils ne peuvent pas venir chez nous, c’est à nous d’aller chez eux. Mais il faut que leurs fédérations se structurent pour organiser des courses ».

Un Erythréen sur le Tour de France ?

Jean-René Bernaudeau, directeur sportif de Natnael Berhane a déjà fait le voyage à six reprises. « Aujourd’hui, le niveau est nivelé par le haut. Il y a désormais une émulation entre pays africains et ça fait des bonnes sélections internationales ». C’est d’ailleurs grâce à cela que Jean-René Bernaudeau a repéré et engagé Natnael Berhane. Et Bernaudeau assure que l’on va voir des Africains très vite sur la Grande Boucle. « S’il y en a déjà un, ce serait un beau début », analyse le patron de l’équipe Europcar.

« C’est différent de l’Europe, mais ça reste du cyclisme, confie Luis Léon Sanchez, la star de cette édition, qui pose ses roues pour la première fois sur ce continent et d’ajouter, nous allons faire de notre mieux et profiter de ce moment en Afrique ». Un peu comme les coureurs africains qui comptent bien continuer à nous surprendre en tirant leur épingle du jeu.

 

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