Le terroriste membre d’AQMI Mohamed Aly Ag Wadoussène a été présenté, le lundi 15 septembre, devant le juge Mamoudou Kassogué du pôle économique. L’auteur de l’enlèvement des deux Français Philippe Verdon (tué en captivité) et Serge Lazarevic, en novembre 2011 à Hombori, au compte de la katiba Youssef Bin Tachfine, et de l’évasion spectaculaire de la prison de Bamako le 16 juin dernier, au cours de laquelle un surveillant de prison a été froidement tué, risque très gros. De source proche du dossier, il pourrait être inculpé pour » terrorisme, association de malfaiteurs et meurtre… « .
Il est à préciser que c’est la toute première fois que Mohamed Aly Ag Wadoussène passe devant le juge. Lorsqu’il a été arrêté en 2011 à Gao, l’homme avait été immédiatement confié à la gendarmerie nationale avant d’être conduit à la prison centrale de Bamako.
On se rappelle que depuis son arrestation par les forces spéciales vers la fin du mois de juin à l’ACI 2000 après son évasion, le terroriste n’est plus retourné à la prison centrale pour raison de sécurité. La Sécurité d’Etat, qui l’avait arrêté, a préféré le garder dans un lieu tenu secret.
Signalons que les comparses de Mohamed Aly Ag Wadoussène, à savoir Mohamed Ag Abdoul Karim et Almansour Touré, eux aussi arrêtés, disposaient de tout un arsenal pour perpétrer un attentat contre la maison centrale d’arrêt de Bamako. Ces armes qui avaient été achetées pour la plupart auprès de certains militaires maliens, étaient composées de PM, PA, de cartouches, de grenades lacrymogènes et de plusieurs autres armes légères.
Si l’audition de Mohamed Aly Ag Wadoussène constitue une bonne nouvelle, il n’en demeure pas moins qu’une frange importante de la population reste sceptique quant au sort qui lui sera réservé. Quand on sait que, ces derniers temps, on a assisté à la libération de meurtriers et auteurs d’exactions féroces contre les populations du nord. En témoigne la libération sans audition de l’ex-juge islamiste de Tombouctou, Alhousséiny Houka Houka qui a été vivement dénoncée par plusieurs dizaines d’organisations de défense des droits de l’homme.
Abdoulaye DIARRA
SOURCE: L’Indépendant