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Trois associations réagissent au discours d’IBK à l’occasion des 4 ans de l’accord de paix : « Nous n’accepterons pas une révision de la Constitution tant que le Mali ne recouvre pas l’intégralité de son territoire…»

Nous,

– l’Association Gao Lama Borey,

– l’Associations Songhoï Ganda, et

– la Coalition contre la partition du Mali IGDAH MALI TÈ TILA,

Avons l’honneur de vous adresser à vous toutes et tous, en vos rangs et qualités respectifs ce que nous avons ressenti  après avoir écouté le discours du Président de la république faisant littéralement l’éloge du bilan de l’Accord pour la paix et de la réconciliation nationale issu du processus d’Alger sur des bases que nous estimons complètement erronées et très éloignées de la réalité  quotidienne des populations maliennes.

Chers Compatriotes,

Parlons du bilan de l’accord, quatre (4) ans après sa signature :

  • Quatre (4) ans après la signature de l’accord, des milliers de Maliens sont tués dans l’indifférence quasi-générale des pouvoirs publics ;
  • Quatre (4) ans après la signature de l’Accord, les armes ne sont pas encore saisies par devers les groupes armés qui se multiplient et s’arment de plus belle ;
  • Quatre (4) ans après la signature de l’accord, la route Gao-Sévaré est quasiment impraticable et sans aucune sécurité alors qu’elle constitue la principale voie terrestre qui relie les régions du Nord à celles du reste du pays) ;
  • Quatre (4) ans après la signature de l’accord nous décrions toujours la mauvaise gouvernance des questions de sécurité, de défense, d’accès des services sociaux de base aux populations (santé, école, administration, justice, eau, électricité, …), etc.

Chers Compatriotes, à notre grande surprise, les autorités maliennes, nous ramènent indécemment à l’incompréhensible question de la révision de la constitution dans ce contexte d’insécurité galopante et généralisée avec son lot de tragédies quotidiennes.

Et pourtant, la seule idée qui transparaît de l’Accord par rapport à la constitution n’est qu’une simple invitation à « réactiver et diligenter le processus de mise en place de la deuxième chambre du Parlement sous la dénomination de Sénat, de Conseil de la Nation ou de toute autre appellation valorisante… ».

En quoi cela obligerait à modifier notre Loi fondamentale en des moments aussi incertains où les préoccupations des Maliennes et des Maliens sont tout autre que cette révision rabâchée à tout bout de champ frisant la schizophrénie et la paranoïa.

Nous estimons que les Maliens ne peuvent jamais accepter que la Constitution soit révisée tant que le Mali ne recouvre pas l’intégralité de son territoire ; que les forces armées et de sécurité maliennes soient redéployées sur l’ensemble du territoire national du Mali ; que les mouvements armés soient complètement et entièrement désarmés ; que les services administratifs et sociaux regagnent leurs postes respectifs et que la sécurité règne sur tout le territoire national.

Il est pour nous opportun de rappeler à ceux qui pensent que nous sommes contre la France que nous ne sommes ni contre les Citoyens français, ni contre la France.

Nous sommes plutôt contre la politique française définie et appliquée par les dirigeants français qui tentent de faire mains basses sur nos ressources naturelles.

Il est patent de constater que la duplicité  des autorités françaises crève les yeux.

Le Mali a pourtant été contraint de signer avec la France un accord de défense militaire. Le Mali demeure encore sous embargo à cause  de la France.

De ce fait que peut bien faire notre armée malgré son patriotisme et sa motivation?

Les autorités maliennes démunies et désemparées, au lieu de se soucier de la défense et de la protection des populations maliennes, s’inscrivent dans d’autres schémas pour assurer leurs arrières vis-à-vis des autorités françaises devenues par la force des choses leurs maîtres-chanteurs et leurs protecteurs.

Pourquoi  pointons-nous du doigt les autorités françaises ?

Un regard sur la composition de la Minusma permet de la faire apparaître  comme un « cheval de Troie » et une entreprise de prédation de la France.

Il est de notoriété que les hauts responsables de ce cette organisation sont tous français,  le chef tchadien n’étant qu’une couverture.

Pour rappel, le premier chef de mission de la Minusma, le néerlandais Bert Koenders, qui l’a installée en 2013, était la même personne qui avait scellé et exécuté la division du Soudan, d’où il est directement venu au Mali. Et bien entendu, il n’était pas le seul à avoir suivi ce parcours parmi les responsables et cadres du staff actuel de la Minusma ! Et pour cause, le néerlandais a fait promettre à certains irrédentistes touaregs de leur donner une utopique “indépendance” en les « débarrassant du joug des esclaves noirs » (sic).

Que voulez-vous de plus comme évidence avec ce trop-plein de coïncidences, pour savoir que ceux qui sont censés être venus nous aider ont d’autres agendas.

Et, nous sommes choqués et déçus d’entendre cette même Minusma parler de révision de la constitution ici au Mali. Ce n’est ni son objectif, ni son rôle et ni sa mission.

Nous ne sommes pas contre les Français, loin de là, mais à l’évidence les faits et réalités contredisent  ce qui devrait être la mission de la Minusma.

Le chef de service des renseignements est un Français qui est en poste depuis 2013 ; le chef d’État-major de la force onusienne est un Français ; le chef du bureau de Kidal est un pro-Français ; le directeur du centre conjoint des opérations est un Français ; le conseiller principal de sécurité de la mission est un français qui est en poste depuis 2013 ; le premier responsable de la Minusma est un pro-Français, …

De même, les responsables des services de sécurité générale au niveau de la Minusma sont tous des pro-français (Un Tunisien et d’autres personnalités acquises à cette cause inavouée).

Il est curieux de constater que malgré cette pléthore des Français à des postes si stratégiques, aucun renseignement n’a été fourni aux forces militaires et sécuritaires maliennes.

D’ailleurs, il faut juste rappeler que la France dispose d’une escadrille de drones, des satellites, d’avions de combat, d’avions de transport de troupes, des véhicules blindés, des armes lourdes et elle a même la complicité de la Suisse, des États Unis et d’autres pays.

Et malgré le dispositif communicationnel, de renseignement et de logistique que la France a, ici au Mali, pour la force Barkhane et la Minusma, il est incompréhensible qu’on ne puisse fournir les informations et renseignements précis, en temps utile, pour éviter toutes ces attaques meurtrières et destructrices contre des positions des militaires maliennes.

Ce ne sont donc pas les renseignements qui manquent, mais c’est la volonté qui fait défaut, et à dessein. C’est dans une logique bien bâtie d’une politique d’impérialisme érigée en système, d’un néocolonialisme rampant, et d’une politique de prédation de nos ressources naturelles pour les générations futures de ces puissances occidentales.

Ce jour, le 4ème Anniversaire est un jour maléfique pour nous, car au même moment où le discours présidentiel est prononcé, les Maliens pleurent les martyres sanguinolents de Sobane-da, de Gangafani ou encore Yoro, après ceux encore fumants de Koulogon ou Ogossagou, de Dioura et autres tristes souvenirs, … avec un nouveau modus operandi où, le plus cruellement qui soit, des villages sont décimés, des personnes de tous âges massacrés dans des circonstances indescriptibles, du bétail mitraillé, des greniers éventrés et brûlés,

Mais, paradoxalement, nous avons entendu un discours lénifiant et presqu’insultant pour la Nation malienne… vantant les mérites illusoires d’un Accord scélérat et pompeusement dédié à la paix et à la réconciliation, comme pour mieux les éloigner de jour en jour.

Dans la foulée, nous apprenons la nomination d’un Haut représentant du Président, en l’occurrence l’ancien Président par intérim Dioncounda Traoré, devant s’occuper « du Centre », et ce, au fil d’un communiqué du Conseil des ministres, alors que la terminologie « Centre » n’existe pas ni légalement, ni, administrativement, ni territorialement, … à moins que cela ne relève d’une démarche officielle de partition de notre territoire national.

Dioncounda Traoré ainsi nommé était celui qui était resté, quand il était aux affaires, les bras croisés durant des mois pendant que toutes les zones du Nord du Mali occupées, sans tenter aucune action de défense ou de sécurisation des populations laissées à leur funeste sort.

C’est ce même monsieur qui n’a pas respecté sa promesse d’enrôler les jeunes prêts à défendre le Nord du Mali et souhaitant intégrer nos forces armées, est aujourd’hui celui qu’on désigne pour gérer la crise de la région de Mopti, … pardon le « Centre ».

Est-ce pour trouver réellement une solution aux problèmes ? Nous pensons que non !

Malgré toutes les insuffisances et les observations, remarques des uns et des autres, c’est lamentable qu’on pense que le bilan de l’Accord pour la paix et de la réconciliation issu du processus d’Alger soit élogieux !

L’on insiste sur un accord qui va progressivement causer la partition du Mali, donner une suprématie aux séparatistes, la suprématie d’une minorité touarègue sur la majorité des populations du Nord. A noter que la grande majorité des touaregs sont pro-maliens et s’opposent à la partition de leur pays.

Oui, l’Accord est résolument antinational !

Chères Maliennes et Chers Maliens,

La crise qui a commencé par les régions du  Nord du Mali et qui s’est transposée dans la région de Mopti et en partie dans les régions de Ségou et Koulikoro menace aujourd’hui l’existence même du Mali

Donnons-nous la main pour faire face à cette triste situation aux relents de complot international contre notre pays, un complot pour faire main basse sur nos ressources naturelles.

La révision de la constitution si elle a lieu demain n’apportera pas la paix le lendemain au Mali comme d’ailleurs la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger n’a pas apporté la paix tant vanté, ni d’ailleurs même sa mise en œuvre sélective et injustifiée : libération de criminels convaincus de crimes de guerre graves, la constitution non inclusive des organes de mise en œuvre de l’Accord, modifications tous azimuts des codes des collectivités et des lois électorales, installations subreptices d’autorités dites intérimaires, MOC, CVJR, Conférence dite d’entente nationale, DDR, DDR accéléré, etc.

Nous avons toujours proposé des solutions idoines, mais nous ne sommes pas écoutés. Nous sommes voués aux gémonies par les caciques et les tenants de cet Accord antinational.

Le problème de la région de Mopti ne peut pas être résolu par la nomination d’un haut représentant du chef de l’Etat avant qu’un dialogue national inclusif ne soit instauré pour trouver une solution définitive à nos problèmes.

Il faut reprendre le budget de financement permettant d’équiper nos forces armées maliennes et les déployer sur les zones stratégiques de notre pays.

Où sont les mille milliards débloqués pour la Loi de programmation militaire ?

Il nous faut une réorganisation dans la prise des décisions, le choix des hommes, et à tous les niveaux.

Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes, mais cela dans la sincérité des autorités vis-à-vis des Citoyens en montrant le bon exemple ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Cela passera par la démission d’IBK et sa gouvernance actuelle corrompue jusqu’à la moelle. Les Citoyens ont droit à la vérité, à la sécurité et à la protection de leur dignité et de leurs biens !

Puisse Allah bénir le Mali et les Maliens.

Bamako, le 21 juin 2019.

Ont signé

Association Gao Lama Borey, 

AssociationSonghoï Ganda, et

Coalition contre la partition du Mali IGDAH MALI TÈ TILA,

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