En effet, malgré les injonctions importantes du Président de la République et les remarques pertinentes de nombreux ministres, la nomination du nouveau Commissaire au Développement Institutionnel en la personne de M. Moussa Tamoura, figure sur le communiqué du conseil des ministres dans les mesures individuelles.
Pour cause, le nouveau Commissaire au Développement Institutionnel a fait un passage chaotique au niveau du Centre National de Concours de la Fonction Publique où il fut impliqué dans un réseau de vente de sujet de concours d’entrée dans la Fonction Publique et des falsifications de listes d’admis. Il a fallu l’implication des services de la Sécurité d’Etat pour démanteler ce réseau suite à quoi il fut relevé de ses fonctions. C’est cette personnalité qui se retrouve nommée aujourd’hui à la tête d’un service stratégique de l’Administration qui est le Commissariat au Développement Institutionnel. Cette structure est le cœur de l’Administration car c’est elle qui conçoit et met en œuvre les politiques et stratégies de modernisation et initie toutes les réformes majeures au sein de l’administration.
Au-delà de sa gestion calamiteuse, l’homme n’a pas la carrure pour diriger une telle structure où le dialogue avec les PTFs est une condition critique à la réussite des missions de la structure.
Au moment où les Partenaires Techniques et Financiers commençaient à avoir de l’espoir pour la Réforme Administrative c’est en ce moment qu’on parachute un homme sans référence au prestigieux poste de Commissaire au Développement Institutionnel réservé depuis des décennies aux personnalités ayant rang de ministre et qui ont marqué l’Administration publique. Non seulement il est sans référence, de surcroit il a été relevé pour fautes graves et indélicatesse avérées.
De fortes inquiétudes planent désormais sur le soutien des Partenaires Techniques et Financiers à la Réforme de l’Administration Publique.
La question qui se pose est de savoir comment un tel dossier a pu passer au conseil des ministres malgré l’insuffisance de grade de l’intéresse. Une proposition pareille aurait été systématiquement rejetée par le Premier ministre Modibo Keita qui au demeurant a prouvé sa qualité d’homme d’Etat.
Le CDI qui est au cœur de l’Administration Publique ne doit pas être dirigé par un agent de seconde main de surcroît vendeur de sujets de concours d’examen.
C’est la mort dans l’âme que le personnel du CDI assiste impuissant au déclin de ce service.
Wait and see !
Diakaridia Fomba
Source: Zénith Balé