Le bogolan, emblématique tissu artisanal malien, est en vogue. Mais la contrefaçon menace ce retour à la mode. Le Mali devrait s’inspirer de l’exemple burkinabé en labélisant ce trésor artisanal.
Ces dernières années, s’il y a un tissu local vraiment convoité, c’est sans doute le bogolan. Mais, malheureusement, la ruée vers ce tissu artisanal n’est pas sans conséquence. Car aujourd’hui, il est presque difficile de faire un tour dans nos marchés sans tomber sur la contrefaçon.
Le bogolan ou « bogolan fini » est un tissu artisanal emblématique du Mandé. Il a été promu dans le monde grâce aux créations du styliste feu Seydou Nourou Doumbia, connu sous le pseudonyme de « Chris Seydou », dans les années 1980. Et depuis, le bogolan ne cesse de s’exporter et attire des célébrités comme Beyonce, Salif Keïta ou encore le rappeur Black M, qui fait la promotion du tissu dans son clip César. La liste est loin d’être exhaustive.
Menace de la contrefaçon
Au Mali, le bogolan revient sur le devant de la scène de la mode comme un phénix qui renait de ses cendres. On redécouvre sa beauté authentique. Aujourd’hui, le bogolan est au cœur des grands rendez-vous des Maliens : mariages, soirées dansantes, séminaires, etc… Si certains le préfèrent vintage, d’autres le mixent avec des tissus exotiques pour plus de créativité.
Cependant, il est bien de rappeler que cet amour pour ce tissu « made in Mali » a provoqué la menace de son authenticité. Car on le retrouve en contrefaçon sur le marché, auprès des vendeurs de textiles. Ce qui n’est d’ailleurs pas sans conséquence pour la culture et pour ces nombreux artisans, qui vivent de la production et la vente du bogolan.
Certifier le bogolan
Compte tenu de l’ampleur de la contrefaçon, je pense que les autorités maliennes, particulièrement les ministères de l’artisanat, du commerce et de la culture doivent songer à sécuriser et à labéliser le bogolan, pour préserver des emplois et permettre aux consommateurs d’avoir du bogolan original et certifié. L’année dernière, les autorités burkinabés on fait la même chose avec leur célèbre pagne tissé, le « Faso Dan Fani ». Et les premiers pagnes labélisés son désormais en vente.
Et si le Mali emboitait le pas au Burkina Faso en labélisant le bogolan ?
Source : Benbere