«Mesdames, mesdemoiselles, messieurs. Vôtre attention s’il vous plaît. Le Tgv n°0605 sur la voie 24 des lignes Mali Kura est sur le point de départ. Attention à la fermeture automatique des portes». Et le compte à rebours de quelques secondes démarra. Ce sera tant pis et des holala pour les retardataires et les récalcitrants d’entre nous les passagers virtuels. Car l’histoire est un cheval fou, qui, lorsqu’il passe devant votre porte, à vous de décider de le monter ou de ne pas le monter, pour paraphraser le Tonton des Français surnommé au “dieu”, à savoir feu le Président François Mitterrand, parrain des néo démocraties africaines. Bref, passons !
On se rappelle cette époque si bien que c’était là la preuve éclatante du soutien français aux initiatives démocratiques maliennes à l’issue du sommet de La Baule qui avait décrété la norme démocratique pour tous les États africains du giron français. Dans ce contexte émollient et favorable à l’idée de démocratie, le Mali sous ATT avait réussi à organiser une conférence nationale inédite et exemplaire du 28 juillet au 13 août 1991. C’est de cette première instance populaire et légitimée que sont nés : le Pacte national pour la paix au nord succédant aux accords de Tamanrasset qui avaient contraint l’armée malienne à renoncer aux zones nord ; le projet de texte constitutionnel fondant la troisième république et son corollaire le référendum du 12 janvier 1992, ainsi que l’ancêtre de la charte des partis, acte de légitimation de ces derniers comme seuls postulants habilités au suffrage universel. Si le Président ATT a réussi à mener cette seconde transition issue d’un coup d’État béni par le Peuple, à bon port, 33 ans après son pays se retrouve dans le même bourbier avec les mêmes thèmes et la même méthode d’intervention pour constituer un recours crédible aux populations quand tous les contrepouvoirs sont aliénés à une cause ou affaissés. Mais, chance inouïe qu’a le Mali, ceux qu’il a contribué à leur assurer une formation militaire de qualité sont là pour refaire le même boulot et le même parcours. Son allié à plaisanterie qui l’imite si bien en incarnant les grands desseins du père de la Nation, Président Modibo Kéita, est aussi là à la Primature. Cerise sur le gâteau, même si ses amis politiciens, formations politiques, alliances, coalitions et dirigeants politiques ont boudé les concertations nationales ouvertes et inclusives des Assises nationales de la Refondation (Anr) et l’actuel dialogue inter-Maliens, il reste que son ancien Premier ministre en la personne de M. Ousmane Issoufi Maïga (OIM) est toujours là, fidèle aux postes et toujours prompt à répondre présent quant il s’agit de servir l’État et la nation sans se servir. En cela il est bien dans son élément aux côtés d’un autre Premier ministre du Président ATT en la personne de Mohamed Ag Hamani, lui aussi membre du Comité de pilotage du Dialogue inter-Maliens. Ses membres et ses commissions actuellement en phase finale et nationale à compter de ce lundi 6 mai jusqu’au 10 mai venant, ont la lourde tâche de recoudre les morceaux épars, déchirés et décousus du géant tissu malien.
Dans ce harassant travail mais ô combien exaltant, que de crimes on assiste contre la nation ! De ces kémites d’anathèmes, qui croient bien faire en s’attaquant aux autres confessions monothéistes, aux représentations des organisations religieuses officielles qui préfèrent s’en plaindre publiquement devant les médias pour perturber le dialogue en cours avec des sujets de diversion que de venir exposer leur préoccupations par rapport à de tels agissements réprouvés par tous. On ne parlera pas des simples citoyens qui se disent pro Fama et pro Transition, incapables de ressentir la moindre émotion à la nouvelle de la mort d’un des pires ennemis des États-Unis qui ont mis sa tête à prix pour 3 milliards Cfa, et n’ont pas cru bon de sortir massivement avec bruit et tintamarre pour fêter cette victoire très importante des Famas. Ce soutien populaire et appuyé aux Fama, bon pour le moral des troupes, a fait défaut dans leur lancée actuelle de débusquer et neutraliser tous les terroristes sur le territoire malien. Que dire alors de ces commerçants mafieux et véreux qui ne font aucun effort pour diminuer le prix d’acquisition de leurs marchandises, biens produits et services prestés ? Et ces étudiants défaits et démobilisés qui trouvent à redire avec leurs influenceurs des réseaux sociaux, alors qu’ils sont mis en quarantaine par la même société qui peste contre les émoluments “exagérés” des parlementaires actuels de la transition, installés et traités aux frais de l’État ? Parlons d’eux, nos hommes politiques. Eux qui sont appelés à prendre le cours de l’histoire pour entrer dans le train du Dialogue inter-Maliens seule dernière occasion qui leur est offerte dans la grande désaffection des populations avec leur endroit. Mais on constate qu’ils préfèrent encore courtiser et s’adosser à la communauté internationale pour partager leurs vues et défendre leurs opinions comme valeurs de la démocratie et part de vérité dite chez nous à nos autorités de la Transition.
C’est tout simplement nier la caducité de l’accord d’Alger de 2015 et l’inapplicabilité de l’accord de 2006 que de songer un seul instant que la voie des armes pour se débarrasser des ennemi de la Nation n’est pas la bonne ni la meilleure option. Et pourtant, dans ce dialogue inter-Maliens tout se dit et tout doit pouvoir se dire entre nous les yeux dans les yeux. Sachant que tous ces accords concernant la partition du nord n’ont jamais servi ni réussi à souder les Maliens comme aujourd’hui l’espoir renaît et est permis grâce aux interventions couronnées de succès des Fama sur le terrain de l’occupation des zones envahies par des groupes armés terroristes. Or le dialogue n’a fait de place à aucun autre acteur si ce n’est que des Maliennes et Maliens, appelés par Ousmane Issoufi Maïga à venir se concilier et se réconcilier de bonne foi une fois pour toute. Discours apaisant repris en chœur par le Pm Choguel Maïga.
Alors question : d’où vient donc cette attitude inexpliquée de rejet de ce cadre formel de dialogue inclusif entre Maliens uniquement ? On ne saurait en vouloir aux uns et autres d’avoir opté pour le boycott au plus mauvais moment de notre histoire contemporaine. Quand l’état de guerre est palpable et s’enlise il n’y a pas d’autres options que de terminer cette guerre proprement pour permettre à tous de vaquer à leurs occupations. Ce qui est sûr et qui le reste, c’est qu’après ces jours du Dialogue inter-Maliens le Mali respirera un peu plus mieux et devra rester debout et fort. Surtout en ce moment où ses ennemis le visitent à ses portes et se comportent avec nos populations comme des chiens enragés qui se jettent, se précipitent, s’agglutinent, attendent la tombée de la nuit, se dispersent pour ensuite atteindre et frapper leurs cibles qui ne sont nulles autres personnes que nous populations civiles et forces combattantes sur le terrain pour libérer et sécuriser ces zones chères du Mali de la peur et des attaques. Mais voilà qu’un des leurs est descendu et leurs parrains trouvent à maquiller la vérité en l’enrobant dans la robe du mensonge. Les agences de presse et les chancelleries apprécieront tous ces crimes commis contre la nation malienne obligée de se défendre et de rester soudée et forte au nom de sa souveraineté retrouvée, avant de penser à la réhabilitation de la démocratie en pleine guerre sous un régime de non terreur.
Dans le cas échéant, on ne retournera pas de sitôt à la démocratie tant enviée, ne nous ferons convertir à l’Islam – si ancré en nous – à nouveau ces faux jihadistes assassins. On a même droit de bouder ceux qui se font appelés Imams en soutenant depuis un pays voisin ces irrédentistes. Dieu le sait !…
KML
Source : L’Aube