Son nom restera à jamais gravé dans les annales de l’histoire du sport malien. Habib Sissoko, puisqu’il s’agit de lui, président du Comité national olympique et sportif du Mali, est un monument qui s’est consacré à l’essor et au rayonnement de toutes les disciplines sportives dans notre pays. Par des actions novatrices, il a réussi à insuffler du sang neuf au Cnosm. Grâce à lui, le Mali est cité en exemple à travers le monde dans le domaine de l’olympisme.
En effet, Habib Sissoko depuis son arrivée à la tête du Comité national olympique et sportif, s’est toujours personnellement investi pour le développement du Sport malien. En outre, il a participé pleinement à éteindre les nombreux foyers de tensions dans les différentes fédérations. Il en a fait sa priorité. Habib Sissoko est une référence dans le cercle des managers sportifs maliens et africains
Sa longévité à la tête du Comité national olympique et Sportif est l’illustration de sa capacité à fédérer les énergies de toutes les fédérations sportives autour d’un objectif commun : hisser haut les couleurs du Mali sur la scène internationale. Habib Sissoko est un rassembleur qui a tout donné pour le sport malien, qui a consenti des sacrifices pour se mettre au service exclusif du sport malien. Ses qualités lui ont permis d’impulser une dynamique de progrès et une culture de l’excellence au Comité national olympique et sportif du Mali. Le Président du Comité olympique national s’est aussi singularisé par sa volonté d’impliquer tous les acteurs du monde sportif dans une gestion consensuelle. Habib est un monument du sport malien et il mérite considération et respect de tous sur le plan national et international. Même s’il fut un battant dans l’ombre, Habib Sissoko n’a été révélé au public national, africain et mondial qu’à partir de 1997, quand il prit les rênes du judo malien.
Le judo, Habib l’a embrassé à l’âge de 16 ans, en 1975 chez Réné Canvel où il fut champion cadet en 1977. Vainqueur de la compétition internationale par équipe Mali-Niger en 1980, il participa la même année aux Jeux olympiques de Moscou, passa sa ceinture noire 1er dan en 1981, 2ème dan en 1984 et 3ème dan en 1986. Il fut champion de la catégorie des moins de 60 Kg de 1977 à 1980 et des moins de 73 kg en 1984.
Parallèlement, Habib fut entraîneur du dojo du fleuve en 1982, du dojo du camp du Para en 1985 et de l’USFAS en 1986. Il boucla la boucle de sa carrière active par les Jeux africains de Naïrobi au Kenya en 1987.
Aussitôt après avoir raccroché, Habib intègre l’administration sportive. Ainsi, successivement, il fut secrétaire à l’organisation de la Fédération malienne des arts martiaux (FEMAM) de 1988 à 1989, directeur technique national de la fédération malienne de judo, de 1990 à 1992, président consensuel de ladite fédération en juin 1997.
Son ascension fut tout aussi fulgurante au CNOSM où il fut trésorier adjoint de 1998 à juin 1999, trésorier général de juin 1999 à mars 2000 avant d’en être le président actif en 2000.
Quand le 11 mars 2000, Habib Sissoko prenait les rênes du Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM), celui-ci traversait une crise sans précédent qui trouve ses racines dans le scandale de corruption de Salt Lake City qui impliquait notre compatriote Lamine Kéïta, alors président du Comité Olympique du Mali et membre du Comité international Olympique (CIO).
Exclu de la direction du CIO le 17 mars 1999, la guerre pour sa succession plongea le mouvement olympique malien dans de profondes querelles d’hommes que le nouveau président Alioune Badra Diouf (élu le 12 juin 1999 contre Ismaïla Kanouté) n’a pu aplanir.
Il a fallu l’Assemblée générale extraordinaire du 11 mars 2000 (convoquée à la suite d’une pétition intitulée « S.O.S au Comité ») et l’élection d’un bureau dit de consensus dirigé par Habib Sissoko pour remettre le CNOS-Mali sur les rails.
Depuis, 22 ans se sont écoulés au cours desquels le Comité a fonctionné dans l’accalmie et la sérénité. Mais au-delà de cet aspect, l’action de Habib a-t-elle été à la hauteur des attentes du monde sportif malien conformément aux idéaux du CIO ? Les instances statutaires électives de 2004, 2008, 2016 et 2020 ont tranché la question : c’est oui. En effet, les 19 fédérations nationales sportives ont, à chaque fois, renouvelé leur totale et entière confiance à Habib Sissoko, réélu par acclamation.
Au plan international, Habib Sissoko a intégré l’Union africaine de judo dès 1998 au congrès de Durban, en Afrique du Sud, soit un an après son élection à la présidence de la fédération malienne de judo. Les vice-présidents étaient au nombre de cinq et Habib Sissoko était celui chargé du développement du judo en Afrique et l’ouest. Mais tous étaient nommés par le président et pouvaient représenter celui-ci aux rencontres internationales. Cette formule a été décriée et dénoncée par les membres élus en 2001, car, elle est effectivement contraire aux textes de l’UAJ.
En 2004, au congrès de Tunis, il a été décidé d’élire un vice-président. Et le choix fut porté à l’unanimité sur Habib Sissoko qui devenait le premier à occuper ce poste pour seconder l’Intendant général Palenfo. Désormais, le vice-président est élu par le Congrès tandis que les zones sont supervisées par des présidents désignés par le Comité directeur. Le 8 novembre 2008, à l’Assemblée élective de l’UAJ à Tunis, Habib est reconduit, sans adversaire.
Mais, la plus grande promotion du président du CNOS-Mali, c’est sans doute sa brillante désignation en qualité de directeur de développement de la Fédération internationale de judo à l’issue de son congrès extraordinaire (sur la relecture des statuts de la FIJ), tenu le 21 octobre 2008 à Bangkok. Au cours de ce congrès, Habib a quasiment volé la vedette à tous, en étant le premier noir Africain à occuper ce poste. En sa qualité de directeur du développement de la FIJ, Habib Sissoko, à l’instar des autres chefs de département, est membre à part entière du Comité exécutif, avec voix délibérative.
Comme on le constate, Habib Sissoko n’a usurpé aucune de ses promotions. En octobre 2013, ce grand serviteur du sport et de l’olympisme avait été élevé à l’Ordre de Mérite olympique du COA (Comité olympique algérien) en même temps que le président Issa Hayatou de la Confédération africaine de football (CAF) et à Denis Masseglia, au président du Comité olympique français.
Deux mois plus tôt, en juillet 2013, Habib Sissoko avait été porté à la tête de la Zone II de l’Acnoa (Association des comités nationaux olympiques d’Afrique). Le mois suivant, à Rio de Janeiro (Brésil, du 26 au 31 août 2013), Habib avait été reconduit dans ses fonctions à l’Union africaine de judo (UAJ) et à la Fédération internationale de judo (FIJ) comme Directeur du développement.
À noter que Habib préside également la Commission des relations internationales de l’Acnoa pour la période 2021-2024. Avec un tel parcours, une telle expertise, une si grande expérience et surtout un engagement à toute épreuve face aux défis et aux obstacles qui ont jalonné sa carrière, il n’est pas alors étonnant que sa vitrine de trophées et de médailles de reconnaissance déborde. Avant la Médaille de l’Ordre du mérite sportif, Habib est officier de l’Ordre national du mérite (2016) après avoir été fait chevalier en 2009. Mais, déjà en 2000, le Président Me Abdoulaye Wade avait décerné à Habib la médaille d’officier du Mérite du Sénégal. Dix ans plus tard (2010), il a reçu la Médaille du Mérite de l’Acno à Acapulco (Mexique). Citoyen d’honneur de la ville de Saint-Louis (Sénégal) depuis 2013, Habib Sissoko a été récipiendaire la même année de la Médaille de l’Ordre du Mérite olympique algérien. Et depuis 2019, cet humble serviteur du sport et de l’olympisme est commandeur de l’Ordre du mérite du Comité international du sport militaire (CISM).
Mémé Sanogo
Source : L’Aube