Malgré l’existence de textes communautaires favorables à l’intégration sous régionale et l’existence d’une zone économique unique, la libre circulation des personnes et des biens est loin d’être une réalité dans l’espace CEDEAO.
Un rapport du Projet Justice Mali (MJP), intitulé «L’Impact économique de la corruption sur nos routes », souligne qu’un propriétaire de camion de 40 tonnes rempli de maïs débourse, rien qu’au Mali, la somme de 526 000 F CFA sur le corridor Sikasso-Hérémakono-Bobo Dioulasso. Sur l’ensemble du corridor, cette somme est estimée à 528 000 FCFA.
De Sikasso à la frontière burkinabé, une distance de moins de 50 km, les commerçants déboursaient entre 300 000 et 400 000 FCFA par camion. Avec l’autorisation, cette somme est descendue à 60 000 FCFA.
S’exprimant à ce sujet, Mamadou Sinsy Coulibaly a félicité le MJP pour la «vision» de supprimer toutes les entraves pour «faire de la fluidité routière une réalité ». Pour le président du patronat, la mise en œuvre de cette vision doit passer par l’implication du secteur privé, car le Mali, indique-t-il, est un pays de logistique. Selon Mamadou Sinsy Coulibaly, la lutte contre les tracasseries routières ne peut totalement être gagnée. Cependant, il propose une vision politique affichée pour réduire le phénomène.
Financé par l’USAID, le Projet Mali Justice entend jouer sa contribution dans la lutte contre la corruption et le développement du commerce intra-communautaire. Pour ce faire, Chantal Uwimana, chargé de projet, a indiqué qu’il s’agit, pour la Composante 3 du Projet Mali Justice, de faire en sorte que les petits commerçants connaissent leurs droits.
Pour rappel, le Projet Mali Justice a ouvert un bureau de plaidoyer citoyen à Sikasso. Une plateforme qui doit être connue des acteurs du réseau routier pour son opérationnalisation effective.
Mahamane Maïga
Lejecom